
’ z6o H i s t o i r e E c c l e « i a s t ï q j e j e .
An. Î 6p. ie ¿ j cencore. qUe le f^ g e d ’Antioche n'a point reçu
. de lettres de Photius, ni ne lui en a envoyé. Vous
avez aufli vit ce que l’égiife Romaine a ordonné de
lui. C’eft pourquoi je le lui dis encore en face, afin
qu’ il le voye defes yeux 6c l'entende de fes oreilles.
Car il eft condamné dès-là, qu’il n’eft reçû par aucunes
des chaires patriarcales; 6c c’eft mal à propos
qu’ il affe&e de garder aujourd’hui le filence , pour
faire croire qu’il ne manque point de raifons ; il n a
rien à dire pour fa junification. Nous favons tous
avec quelle violence il a envahi le fiege de C. P. 6c
quelle violence il a exercée , tant qu il la garde.
Nous lui confeillons donc 6c l’admoneftons maintenant
de reconnoître fon péché ; 6c s il fe repent
fincerement, nous fommes d’avis qu il foit rqçu
dans l ’égiife , comme un fimplefidele, avec efpe-
rance de la vie éternelle.
Enfuite on lut l’avis des légats du pape en ces termes
: Vous avez vû ,mes freres, 6c vous avez oui ce
qui a été dit ôe fait en cette affaire depuis long-tems:
Tout le monde a vù que la promotion de Photius
n’étoit point recevable ; 6c la dépofition du patriarche
Ignace injufte 6c irreguliere. Nous ne prononcerons
donc point un nouveau jùgement; mais celui
qui a été prononcé par le pape Nicolas, 6c confirmé
par le pape Adrien. Qui pourra déformais ,
s’il veut paffer pour chrétien, recevoir celui qui n’a
été reçu ni par nôtre fiege apoftolique, ni par les
fiéges des Orientaux ? Nous rejçttons cet attentat 6c
nous défendons fous peine d’anatheme , que jamais
à l’av en ir, dans tous les fiéges un eveque le-
L i v r e c i n q ü a n t e - u n i e ’ me. z 6 i . -
gitimefôit chaffé par la faition feculiere, pour en An . 8<î i .
mettre un autre à fa place contre les réglés. Dites fi
vous approuvez cet avis ; mais quand vous ne l’approuveriez
pas, nous élèverions nôtre voix dans le
concile, comme fur une haute montagne,pour vous
déclarer la procédure que nos peres ont faite. Apres
cette leèture, les légats demandèrent l’avis au concile
, qui l’approuva entièrement.
Ilsadmonefterent encore Photius de fe foumet-
tre au concile 6c à Ignace, pour être reçu à la communion
laïque , 6c le patrice Bahanes lui dit : Parlez
, feigneur Photius, dites tout ce qui peut vous
juftifier ; lemonde.entiereft ici, autrement craignez
qu’enfin le concile ne vous ferme fes entrailles. Où
voulez-vous avoir recours ?àRome? voici des R o mains
; à l’Orient ? voilà des Orientaux. On fermera
la porte; 6c fi ceux-ci la ferme, perfonne ne l’ouvrira.
Dites, homme de Dieu, quelle eft vôtre jufti-
fication. Photius répondit : Mes juftifications ne font
pas en ce monde; fi elles étoienc en ce monde, vous
les verriez. Bahanes reprit : Nous croyons que la
confufion 6c la crainte vous ont troublé l'efprit -,
vous ne favez ce que vous dites; c’eft pourquoi le
concile vous donne du tems, pour penfer a votre fa-
lut. Allez, on vous fera revenir. Photius dit : Je ne
demande point de tems; quant à me renvoyer, il eft
en vôtre puiflance. Bahanes l’avertit encore de penfer
à lui, de confiderer qu’après le départ des légats,
tout gè qu’il pourroit direou faire feroit inutile
, mais quoiqu’on lui pût dire , il demeuraobftine
dans fon filence. JLeconcile dit. Qu’il s’en aille, 6$.
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