
i 88 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
—------------ autres écuïers. Les mettiez-vous en effet, dirent les
A n . 870. légats ? Oiii nous les mettions. Vous mettoit-on l’é-
F», *jjBg vangile fur la tête ? On nous le mettoit. Prononçoit-
on quelque oraifon fur vous î Oiii. Qui étoit-ce >
Théophile protofpataire. Vit-il encore > Il eft mort.
Saviez-vous que vous faiiiez mal ? Et que pouvions-
nous dire contre l’empereur, étant gens du monde
chargez de femmes & d’enfans ? Quoi s’il vous eût
prefenté une idole, l’auriez-vous adorée ? A Dieu ne.
plaife. Qui vous a amené à 1 eglife dès l’enfance, &
qui vous a baptifé ? des prêtres ou des feculiers ? Des
prêtres. Pourquoi donc avez-vous profané les choies
faintes, & tourné enjeu le facerdoce & les myf.
teres terribles ? Nous vous lavons déjà dit : en ce
tems-là, nous faifions tout ce que faifoit l’empereur.
Si nous euffions refifté à ces ordres, nous étions
morts : quelques-uns des nôtres réJifterent & furent
maltraitez. Vous auriez bien fait d’en fouffrir autant,
plutôt que de trahir la vérité. Nous fommes des hommes
foibles & nous n’aurions pas fouffert la mort.
Toutefois nous nous fommes confeffez au patriarche
Ignace , & nous avons reçû penitence : demandez-
lui. Et avez-vous accompli votre penitence ? O iii,
Dieu le fait. Quand vous faifiez ces procédions &
ces dérifions du facerdoce , Photius vous voïoit-il ?
Nous ne favons s’il nous voi'oit ou non : mais Dieu
eft témoin que tout le monde le favoir. Combien
étiez-vous î Nous étions grand nombre. Nous le favons
bien , reprirent les légats : c’eft pourquoi vous
recevrez tous, tant prefens qu’abfens, la penitence
que le concile vous impofe, pour obtenir le pardon
de
12..lé v r ie r .
X L IV .
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L i v r e c in q u a n t e -u n i e ’m e . z 8<>
de votre impieté. Puis on lut un décret, qui remet-
toit l'impolitio.n de leur penitence à une autre af- 8 7 °.
/ ' I l / 1 • \ 1 /■» i l . février.
iemblee, pour la proportionner a la faute de chacun
; attendu qu’ils avoient péché par foiblefle &
par Crainte.
Cette affaire étant expediée, les légats dirent :
Nous vouions que les faux légats amenez par Pho- r^ i' gats<1’0'
tius contre le pape Nicolas,.entrent ici ;afîn que notre
frere lé légat d’Alexandrie connoiile fes. impoi-
tures. On fit entrer Leonce, qui a voit déjà comparu
dans la huitième-feilion ; & deux autres, Grégoire
& Sergius. Quand ils furent entrez.,; Bahanes leur
dit : Qui de vous a été qualifié par Photius légat d’A lexandrie
? Leonce s’approcha & dit : C ’eft moi. : Le
légat Jofeph lui dit : D’où es-tu, qui es tu ? Je fuis
Grec de naiffance, & j’ai été mené captif à Alexandrie.
Qui t'a acheté > Le patriarche:Michel. Où eft
Je logement du patriarche î Près i’égiifc de la fainté
Vierge, en dedans, à l’appartement d’Euloge. Comment
es-tu venu ici ? J ’étois captif, il me mit en li-
Jberté, je vins ici chercher des aumônes'.; Le patriarche
Michel t’a-t’il envoie comme fon légat ï Je vous
ai déjà dit, qu’il ne m’a point en v o ie , mais je fuis
venu jufques ici chercher des aumônes ; &■ Phoriu?
m’a envoie à Rome, pour faire tout ce que diroient
les métropolitains qu’il yenvoibit. Dieu fçait que j’y
allois comme une bête , fans-rknfçavoip;. Le concile
dit : Cet homme confeffé fon peçhé & nous n’avons
point befoin-de témoins, Après avoir encore été interrogé
, il ne dit autre chofe , que.ee q u i! avoir dit
dans la huitième feflion. AufTi Icsffenateurs déclare-
Teme X L Q o