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Faulo dro. ii.v. c. 4.
608 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
ze jours. Il eue pour fucceffeur Eftienne V I. Romain
A n . 896. jM ^.un prêtre nommé Jean , qui tint le faint fiége
quinze mois.
Foulques archevêque de Reims lui écrivit, comme
à fes prédeceffeurs, pour lui témoigner fa dévotion
envers le faint fiége , &c fon defir d’aller à
Rome , fi divers obftacles ne l’en avoient empêché :
lui marquant qu’il avoit enfin procuré la paix entre
les rois Eudes & Charles. Mais le pape témoigna
n'être pas content de fon exeufe touchant le voïage
de Rome, parce que d’autres le faifoient. J ’ai réfolu,
ajoû to it-il, de tenir un concile au mois de Septembre
de la prochaine indiétion quinzième ; c’eft la
même année 896. & fi vous manquez de vous y trouver
, je ne manquerai pas de porter contre vous une
cenfure canonique. L’archevêque répliqua : il ne
m’a pas été poffible d’aller maintenant à Rome en
perfonne : j’envoie pour vous en dire les raifons un
évêque & des clercs de mon églife. Je ne vous en
çcris pas davantage, à caufe de la dureté de votre
réprimandé, qui ne m’a pas peu furpris ; car jufques
ici je n’ai reçu que de la douceur de vos prédeceffeurs
, mais je ne m’en prends qu’à mes pechez ; &
je vous prie de ne pas prêter l’oreille aux difeours de
gens peu charitables. Au refte , j’ai été élevé des
l'enfance dans la difeipline canonique , jufques à
ce que le roi Charles fils de l’empereur Louis m’a
pris à fon fervice dans fon palais, où j’ai demeure
jufques au temps du roi Carloman : quand les évêques
de la province de Reims m’ont ordonné fur
l’éleétion du clergé & du peuple. D ’autres vous
pourront
L i v r e c i n q u a n t e -q ü a t r i e ’m e . ¿09
pourront dire comment j’ai trouvé cette églife, travaillée
par les incurfions des païens ; & quelles peines
je me fuis donné pour lui procurer la paix. Vous
pouvez donc juger, par la vie que j’ai menée avant
l’épifcôpat, qu’il a été pour moi plutôt un fardeau
qu’un avantage. J ’irai toutefois quelque jour me pre-
fenter aux pieds de votre fainteté, fi je puis obtenir
la permiffion du roi Eudes, & fi les chemins deviennent
libres. Maintenant ils font fermez par Z'uenti-
bold. fils du roi Arnoul, qui attaque même l’églife de
Rheims, dont il donne les biens à fes vaifaux ; & je
vous prie de reprimer fa tyrannie par votre autorité
apoftolique. C ’eft que Zuentibold faifoit la guerre ncg.*».
pour fe maintenir dans le roïaume de Lorraine, & il
y fut tué l’an 900.
L ’archevêque de Rheims étant averti que le roi
Charles vouloit faire alliance avec les.Normands
pour établir fa puiffance par leur fecours : lui en écrivit
en ces termes : Qui de vos fideles ferviteurs ne
feroit effraie, de vous voir rechercher l’amitié des
ennemis de Dieu ? Il n’y a point de différence entre
fe joindre aux païens, 5c renoncer à Dieu, pour
adorer les idoles. On ne peut s’empêcher d’imiter
ce qu’on voit continuellement, & peu à peu on s’y
accoûtume. Les rois vos ancêtres ont quitté le pa-
ganifme, & ont toujours recherché le fecours de-
Dieu : c’eft pourquoi ils ont heureufement régné &:
tranfmis leur puiffance à leurs defeendans. Vous
au contraire abandonnez Dieu, & au lieu de mettre
des bornes aux miferes paffées,aux pillages & aux
oppreifions des pauvres, & en faire penitence : vous
Tome X I . Hhh.fi