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480 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
• mandant pardon ; 6c difant, qu’ils attendoicnt notre
A n . 879. retour, 6c vouloient luivre l’autorité de l’églife R o -
14. Dec. maine. Le concile dit : Nous les connoiffons 6c nous
stvm£.f.zS).s. les avons reçûs. Us n’alleguoient autre raifon, comme
nous l’avons appris d’eux mêmesI finon qu’ils
avoient donné leurs fouferiptions, étant féduits par
les faux légats 6c par quelques autres perfonnes.
Pour toute autre caufe, difoient i ls , nous nous ferions
contentez de l’abfolution du patriarche : mais la
foufeription étant contre lui-même, nous attendions
l’abfolution d’un autre iiége. Nous ne fommes coupables
d’autre chofe. Puis donc que vous nous avez
donné l’abfolution , nous la recevons avec toute la.
joie polfible, 6c nous rejettons ceux qui ne la reçoivent
pas. C ’eft pourquoi, ajoûte le concile, nous les
avons reçûs comme nos enfans 6c nos propres membres.
Les légats du pape demandèrent enfuite, fi le
concile étoit d’accord de tous les articles contenus
dans la lettre du pape à l’empereur, 6c ils en marquent
cinq. Le premier touchant la Bulgarie. Sur
quoi le concile répondit : Nous vous avons déjà dit »
6c nous le répétons, il ne s’agit point ici de regler
des limites : cette queftion demande un temps convenable.
Toutefois nous nous joindrons à v o u s ,
pour en prier l’empereur ; 6c fuivant que Dieu le
conduira 6c qu’il agira lui-même, fans préjudice des
canons, nous en ferons contens,6c l’approuverons.
Le fécond article etoit fur l’ordination des laïques.
Sur quoi Bafile métropolitain de Martyropolis , 6c
légat d’Antioche, Elie légat de Jerufalem, & Cofme
légae
X V I I I .
Articles de la
réunion. ■
M S.
A llâ t, p. 2.38.
L i v r e c i n q u a n t e - t r o i s i e ’m e . 4 8 1
légat d’Alexandrie, dirent : Cela n’eft point c o n - ------------- *
traire aux loixde l’églife. A Alexandrie, à Antioche N‘ ^79 .
6c à Jerufalem, en quelque rang, foit du peuple , 14'Dcc‘
foit du clergé, que l’on trouve un homme diftingué
par fa vertu, on ne fait point de difficulté de l’élever
a l’épifcopat. Car ce n’eft pas feulement pour les
clercs que J . C. eft defeendu en terre, 6c ils ne font
pas les feûls a qui il a préparé les récompenfes de
la vertu : c’eft à tous les Chrétiens. Si cette réglé
étoit approuvée 6c reçue , ce feroit la défoladon 6c
la perte de toutes les chaires épifcopales. Car la plûpart
des évêques, qui ont brillé parmi nous, ont été
tirez d’entre les laïques. Nous ne pouvons confentir
à ce règlement, pour ne pas condamner nos prélats.
Le concile dit: Chaque iîége a fes anciennes coûtu-
mes, 6c il ne faut point en difputer les uns contre les
autres. L’églife Romaine garde fes coûtumes, 6c elle
a raifon : mais l’églife de C. P. garde auffi quelques
anciens ufages, qui lui font propres : de même les
iîéges d'Orient. Si donc l’églife Romaine n’a jamais
admis de laïques a 1 epifeopat, qu’elle continue de
l’obferver : car il eft raifonnable de ne pas outre- palier
les bornes des peres. Mais puifque ni les Orientaux,
ni 1 églife de C. P. ne l’ont point obfervé : encore que
nous fouhaitions de trouver toujours dans le clergé
des hommes dignes de i’épifeopat : toutefois s’il ne s’y
en trouve point, & qu’il s’en trouve entre les laïques ;
on ne doit pas laiifer les plus dignes pourchoifir ceux
qui le font moins.
Le troiiîéme article étoit, de ne point tirer d’une AUt+nz.
autre eglife le patriarche de C . P. mais de le prendre
Tome X I . p p p