
A n . 88e .
P*pebr* Cfift. hifi.
XïnXftXruV&IiIoIn. dC’aHriionmcnaina.r au roi
A n. Tuld. 8§i.
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Opttfc. 14. to.%.
p. 101.
J l 8 H i s t o ' i r e E c c l e s i a s t i q u e .
fa difcretion. On voit ic i, que l’on mêloit quelque^
fois à la penitence des peines temporelles., ce qui la
rendoit odieufe. Ce pape étant confulté par les évê-
qu*s de Germanie, fi ceux qui étoient tuez à la guerre,
combattant contre les païens, pour la religion ôc
pour l’état, recevoient la remiffion.de leurs pechez :
répondit, que ceux qui mouroiènt ainfi avec la pieté
Chrétienne, recevoient la vie éternelle ; ôc qu’il
leur donnoit l’abfolution en tant qu’il en avoit le
pouvoir. Ce fut par ordre du pape Jean V I I I . que
Jean diacre de l’églife Romaine, & auparavant moine
du mont-Caffin, écrivit en quatre livres la vie de
S. Grégoire le grand, qui avoit vécu trois cens ans
auparavant.
. Après la mort du pape Jean V I I I . le S. fiége vaqua
huit jours ; ôc le dimanche vingt-troifiéme du même
mois de Décembre 88e. on élut pour le remplir Marin
fécond du nom, qui avoit été légat à C. P. ôc en
Bulgarie, ôc qui étoit déjà évêque : mais-, comme
l’on croit, fans être attaché à aucun fiége, & feulement
pour travailler à la million chez les Sclaves.
Il ne tint le faint fiége que quatorze mois.
Loüis roi de Germanie étoit mort dès le vingtième
de Janvier de la même année' 88e. ôc l’empereur
Charles fon frere avoit réuni fous fon obéïffance
toute- la France Orientale. Louis roi de Neuftrie
mourut le quatrième d’A o û t, biffant à fon frere
Carioman toute la France occidentale. Alors les
feigneurs du roïaume prièrent Hincmar, comme le
plus ancien évêque d’âge. ôc d’ordination , de leur
donner des inftruétions pour la conduite de ce
jeune
L i v r e c i n q u a n t e - t r o i s i e ’m e , j e ^
Jeune prince , ôc la réformation de l’églife & de le - ■
tat. Il leur envoïa pour cet effet deux écrits : le A n . S8e .
premier adreffé aux feigneurs, principalement tire
d’Adalard§j dont il parle ainfi : J ’ai vû dans ma jeu- ». n. p. io<.
neffe Adalard fage vieillard parent de l’empereur
Charlemagne , abbé de C orbie , ôc le premier du
confeil , dont j’ai lit & copié un mémoire touchant
l ’ordre du palais. Il en rapporte enfuite la fubftan-
ce , contenant les noms 6c les fonétions des offi- ». u-
ciers du palais , & tout l’ordre des parlemens ou
nffemblées, qui fe tenoient deux fois l’an pour la
gouvernement de l’état. L'e premier des officiers du Îialais , étoit Papocrifiaire ou archichapelain , dont
a fonétion depuis le temps de C lo v is , étoit exercée ». m
par des évêques , qui venoient à la fuite du prince ,
tour à tour ôc en certain temps. Depuis Pépin ôc
Charlemagne , c’étoit le plus fouvent des diacres Ôc
■des prêtres, pour ne pas détourner les évêques de
leur réfidence. Ainfi fous Pépin ce fut le prêtre Ful-
rad , du confentement des évêques. Sous Charlemagne
, le même Fulrad , puis les évêques Engelram »• u-
ôc Hildebolde : fous Louis le Débonnaire le prêtre
Hilduin , après lui le prêtre Foulques, ôc enfin l’é- ». 1«.
vêque Drogon. Ce grand chapelain avoit fous fa
conduite tout le clergé du palais : avec lui étoit le
•grand chancelier , ôc fous lui des fecretaires habiles
ôc fideles, pour écrire les lettres du roi. C ’eft que
le chancelier ôc les fecretaires étoient tous eccle-
fiaftiques. Le grand chapelain prenoit connoiffance »•y-*®,
de toutes les affaires ôc les perfonnes ecclefiaftiques,
qui venoient à la cour ; ôc aucun d’eux n’avoit au-
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