
A N-. 87-1.
Sup. Itv. l I. v. 47» v ita Hadr.
in fi.
Con fi. in Bafil.
h. $ f . p. 210.
360 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
que vous faites plufieurs autres chofes contre les canons;
& en particulier, que vous aviez ordonné des
laïques tout d’un coup diacres : nonobftant les décrets
du dernier concile. Vous fçavez que la chute de
Photius a commencé par-là.
Le fondement de cette plainte du pape étoit, qu’après
la conférence de C . P. au fujet des Bulgares, les
légats d’Orient. & les Grecs leur perfuaderent, de
chaffer les prêtres Latins, &c de recevoir des Grecs.
Us renvoïerent à Rome l’évêque Grimoalde, qui fe
retira chargé de richeiFes, fans congé du pape
apporta une grande lettre du roi des Bulgares, où ce,
prince prétendoit juftifier fa conduite , par le jugement
des légats, qui avoient préfidé au concile.
Grimoalde difoit, que les Bulgares l’a voient chalfé ,
quoique la lettre n’en dît rien ; &c les prêtres qui l’ac-
compagnoient difoient, qu’ils n’a voient été chaifez ,
ñiparles Grecs, ni parles Bulgares, mais trompez
par Grimoalde lui-même. Ce qui donna-grand fujet
de le foupçonner d’avoir trahi fon miniflere.
Ce fut donc alors que les Bulgares, gagnez par
les exhortations & les hberalitez de l’empereur Baille
, reçurent un archevêque Grec, & lui laiiferent
ordonner dans leur païs grand nombre d’évêques.
On y envoïa auilî quantité de moines, pour travailler
à leur inftruction. Ainiî la religion Chrétienne
s*y affermit : mais avec le rite Grec & la dépendance
du iîégedeC. P. qu’ils reconnurent toujours depuis.
C ’eft fans doute à ce premier archevêque de Bulgarie
, que Pierre de Sicile dédia fon hiftoire des Manichéens*
Ce
Ce Pierre fut envoie par l’empereur Bafile , à
Tibrique ou Tephnque capitale des Manichéens
d’Arménie, pour traiter de l’échange des captifs.
C ’étoit la fécondé année que Bafile regnoit, avec fes
deux fils Conftantin &c Léon : c’eft-à-dire en 871. &
dutempsque Chryfocheris commandoit à Tibrique.
Pierre y demeura neuf mois, pendant lefquels il
s’inftruifit exaéàement de tout ce qui regardoit la
feéte des Manichéens, ou Pauliciens : par les frequens
entretiens qu’il eut, tant avec eux-mêmes, qu’avec
plufieurs catholiques qui demeuroient chez eux. Il
apprit, qu’ils devoient envoïer en Bulgarie , pour
féduire ces nouveaux Chrétiens : croïant qu’il fe-
roit plus facile dans ces commencemens d’y reprendre
leurs erreurs. Car, dit-il, ils ont accoûtumé d’en
ufer ainfi ; & ils s’expofent volontiers _à de grands
travaux & de grands périls, pour la propagation de
leur doétrine. C ’eft pourquoi après fon retour, il
écrivit leur hiftoire, & l’adreffa à l'archevêque de
Bulgarie, pour le précautionner contre leurs émif-
faires. Sa crainte n’étoit que trop bien fondée : l’he-
refie des Manichéens s.’infinua & s’établit en Bulgarie,
y jetta de profondes racines ; & de-là s’étendit
dans le refte de l’Europe, comme nous verrons en
fon temps.
L’auteur dit d’abord, que le plus fûr pour les fim-
ples, eft de ne point entrer en difpute avec ces hérétiques
, & de ne point répondre à leurs queftions :
mais de garder le filence & les fuir ; & pour cet effet
il eft utile de les connoître. Il eft difficile, ajoute-t’il,
de ne s’y pas laiffer féduire : car ils ont toûjours à la
Tome X I . 2 z
A n . 871.
x vin. Hiftoire Jes
Manichéens par
Pierre de Sicile.
P ttr .p . 1. 72.
Sup. L. x l y 1 1 1 .
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