
A n . 877.
An. Bert. 877.
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411? H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e
roïaume de France, & eft connu fous le nom de
Louis le Begue. Il fut facré à Compiegne le huitième
de Décembre la même année 877. par les mains
de l’archevêque Hincmar ; & nous avons encore les
prières qu’il prononça en cette ceremonie ; avec les
promeifes réciproques , que firent le roi d’une p a rt,
les évêques & les feigneurs de l’autre : Enfuite le roi
manda à l’archevêque Hincmar , comme au plus
vieux Si plus habile de fon roïaume , de le venir
trouver , Si lui donner fes confeils pour le bien de
l’églife Si de l’état : mais Hincmar s’exeufa fur fon
grand âge & fes infinnitez, difant, qu’il iroit inutilement
avant raifemblée generale des feigneurs, & cependant
il lui envoïa fon avis par écrit.
Hugues fils du roi Lothaire Si de Valdrade, avoit
aifemblé des troupes Si faifoit de grands ravages,
prétendant recouvrer le roïaume de fon pere : Hincmar
écrivit à. ce prince par ordre de Louis le Begue ,
Si lui dit en fubftance : J ’ai eu l’amitié du roi votre
pere Si de l’empereur votre aïeul ; Si celle que je
vous porte m’obligea vous-reprefenter, que les pillages
Si les autres crimes qui fe commettent fous votre
aveu retombent fur vous ; Si vous expofent aux
peines éternelles. On s’en eft plaint a un concile tenu
en Neuftrie , Si ce concile m’a ordonné de vous
en écrire , Si de vous avertir d’éloigner de vous ces
méchans, Si de vous défifter de vos prétentions fur
ce roïaume. Si vous n’y avez égard , j’aftemblerailes
évêques de ma province Si des provinces voifincs ,
Si nous vous excommunierons, vous & vos complices
: puis nous dénoncerons l’excommunication ait
pape
î . I V R E .c i n q u a n t ë - ü é u x i e ’ m ë . 4 1 7
fapë Si à tous les évêques Si les princes des roïaumes — -----------■
■circonvoifins. Faites donc reflexion, mon fils, en A n . 877.
quel péril vous êtes : ne croïez point ceux qui vous
fiatent de l’efperance de regner: confiderez de quoi
a fervi à vos oncles d’avoir méprifé la loi de Dieu ,
pour conquérir des roïaumes, Si que votre pere après
bien des travaux a perdu & le roïaume Si la vie. Le
’roi m’a promis de vous combler d’honneurs & de
biens, fi vous n ’y mettez obftacle. J ’attends de vous
une réponfe certaine & fincere.
Quelque temps après la mort de l’empereur Chay- , Xtv.
les, un homme du diocéfe de Reims nommé Ber- «om!lon a ‘
nold , étant tombé malade fe confeffa, reçût l’abfo- l l y
lution , l’extrême-onction Si le viatique: enfuite il
fut réduit à l’extrémité , & demeura quatre jours fans
parler, ni prendre autre nourriture que de l’eau. Le
quatrième jo u r, on n’y fentoit prefque plus de ref-
piration. Vers le minuit il ouvrit les yeux , & d ’une
Voix ferme dit à fa femme Si aux aififtans , de lui
faire venir promptement fon confeifeur. Le prêtre
étant entré & aïant fait les prières accoutumées,
Bernold le fit aifeoir , Si lui Ait : Ecoutez attentivement
ce que je vais vous dire , & après beaucoup de
larmes Si defanglots , il dit : J ’ai été mené à l’autre
m o n d e, & je fuis venu en un lieu, où j’ai trouvé
quarante-un évêque , entre lefquels j’ai reconnu
E b b o n , Leopardel & Enée ; on croit que Leopardel
eft Pardule de Laon: ilsétoienten haillons craifeux
Si noirs, comme s’ils avoient été brûlez, tantôt
tremblant de froid, Si tantôt brûlant de chaud.
Ebbon m’a appelle par mon n om , Si m’a dit:
Tome X L G g g