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3 7 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i o l u e .
feignoit deluiêtre fidele. Mais comme il avoit congédié
fes croupes, ce traître voulut le furprendre dans
fon palais, lorfqu’il dormoit fur le midi.L’empereur
fe fauva dans une tour & s’y défendit trois jours: enfin
l’évêque de Beneyent obtint qu’on le laifferoit fortir
en faifant un ferment. On apporta des reliques, l’empereur
jura avec l'imperatrice , la princeife fa fille &C
tous les Cens, que jamais il ne pourfuivroit la vengeance
de cet attentat, & ne viendroit en armes fur
les terres de Renevent. Etant ainfiforti,il prit le chemin
de Ravenne, & manda au pape Adrien devenir
à fa rencontre pour l’abfoudre de ce ferment lui &c
les fiens. L’année fuivante. 8 7 1. l’empereur vint à
Rome à la pentecôte & y fut couronné par le pape
Adrien , apparemment pour le roïaumede Lothaire.
Il fe plaignit en pleine aifemblée de la trahifond’A-
dalgife , qui fut déclaré par le fenat ennemi de l’état.
L ’empereur marcha enfuite à Benevent : mais Adal-
gife foutenu par les Grecs , ne fut pas facile à réduire,
& la guerre dura jufques en 873.
Avant quelle fut finie le pape Adrien mourut au
mois de Novembre 874. après avoir tenu le S. fiége
près de cinq ans ; & le Dimanche quatorzième de Décembre
on lui donna pour fuceefTeur Jean V I I I . du
nom,alors archidiacre de l’églife Romaine, qui tint le
faint fiége dix ans. Comme il avoit tenu fur lesfonds
un des enfans d’Adalgife , l’empereur Louis qui crai-
gnoit de ne pas finira fon avantage la guerre contre
ce duc, envoïa prier le pape Jean de le venir trouver
. à Capouë & de les réconcilier , afin qu’il parût n’avoir
pardonné au duc qua la priere du pape.
L iv r e c i n q u a n t é - d e u x i e ’m e . 379
En France le roi Charles fçaehant que les mécon-
tens de fon roïaume mettoient toujours leurs efpe-
rances dans fon fils Carloman : fit aflèmbler en 873.
un concile à Senlis , où É faifoit garder ce prince.
Charles y prefenta fa plainte adreffée à Anfegife archevêque
de Sens & à Hildegaire évêque de Meaux ,
parce que ce dernier avoit ordonne diacre Carloman,
S i qu’Anfegife étoit fon métropolitain. La plainte
s’adreiToit auffi aux évêques de la province de Reims,
parce que Senlis en dépend ; tous dirent leurs avis ,
S i par le jugement du concile , Carloman fut depofe
du diaconat & de tout degreccclefiaftique, & réduit
à la communion laïque : mais ce jugement loin de
décourager les mécontens releva leurs efperances. Ils
dirent que ce prince n’étant plus ecclefiaftique, rien
lie l’empêchoit de regner ; & refolurent de le mettre
en liberté à la première occafion. Ce que le roi Cliar-
les aïant appris , il le fit juger de nouveau pour les
crimes dont les évêques n’avoient pû prendre con-
noiflance , & il fut condamné à mort. Mais pourlüi
donner le temps de faire penitence , & lui ôter le
moïen d’executer fes mauvais deifeins : il fut refolu
tout d’une voix de lui faire crever les yeux, & telle
fut la trille fin de fon ordination forcée.
L’année fuivante 874. le treizième de Ju in , le roi
Charles fit affembler un fécond concile à Douzi,com-
pofé d’évêques de plufieurs provinces. Ce concile é-
crivit une grande lettreaux évêques d Aquitaine,contre
deux abus frequens en ce temps-là , les mariages
inceftueux & l’ufurpationdes biens d’églife. Pourau-
torifer les mariages entre parens, onvouloit fe preva-
D r B b b ij
A N. 873.
xxvi.
Carloman a-
veuglé, ,
j in . B e rt, 87 j . -
To. 9• conc.£.
zjS.
An. Btild. S 73;
X X V I I .
Second concile
de Douzi. Dudq
rèligieufe.