
A r 2^ 2 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
l’égliiè & mangé avec lu i , comme ayant toujours
été dans ià communion, & l’ayant toujours déclaré
dès nôtre arrivée.
Or quoique nous n’ayons point parlé à Photius,
nous n’avons pas laiifé d’apprendre iès défeniès frivoles,
par les entretiens frequensque nous avons eu
avec ceux de fon parti. Ils difent qu’Ignace dépofé
& exilé, a donné là demiiïion 5 mais ni Rome , ni
nous ne la recevons, parce qu’elle eft contre les canons.
Et fi l’on dit que ceux qui ont eu part à l’ordination
de Photius, ou communiqué avec lui, méritent
la même peine que lui, on ne dit pas vrai. La
foibleflfe de la nature nous fait quelquefois faire par
la crainte de la mort, ce que nous ne voudrions pas.:
Ainii ceux qui aiant été ordonnez par Methodius
& par Ignace, ont cédé à la violence, & fe font promptement
relevez, font dignes d’indulgence. Voilà,
donc pourquoi nous n’avons pas appellé Photius,
pour le juger de nouveau. Il a lui-même envoïé un
officier de l’empereur au métropolitain de T y r , pour
iàvoir il le fiége d’Antioche l’avoit reconnu, & le
métropolitain a déclaré nettement, que jamais on
ne l’avoit reconnu à Antioche. Le fenat témoigna
être fatisfait de cet éclaircifTement. Enfuite comme
il étoit tard, on termina la fefîion par plufieurs acclamations
, qui furent prononcées par le diacre
Eftienne, à la louange de l’empereur, de Fitnpera-
trice Eudoxia , du pape Nicolas, du pape Adrien ,
du patriarche Ignace;, des patriarches d’Orient, du
x x ix fènat & du concile.
aj-íeAVícnitenji. t r J r r r r . . i • % ncçûs*. La leconde ieilion rut tenue deux jours après r
L i v r e C i n q u a n t e - ü n i e ’ m e .’ 2 4 3
iàvoir le feptiéme d’Oétobre 8 6p. 8c les mêmes per-
ionnes y amfterent. L ’aéfion fut ouverte par Paul
garde-chartes de l’églife de C. P. que Photius avoit
ordonné archevêque. Il avoit été dépoie comme les
autres 5 mais Ignace le jugeant utile au iervice de
l’égliiè, lui donna cette dignité, fuivant l’intention
du pape , qui avoit écrit de lui donner telle place
que l’on voudroit, horslefàcerdoce. Le garde-chartes
, ou cartophylax étoit à C. P. ce que le bibliothécaire
étoit à Rome. Il portoit les mêmes orne-
mens que les miniftres eclefiaftiques, & en faifoit
les fonctions ; c’étoit lui qui preientoit au patriarche
tous les évêques ou les clercs étrangers, toutes
les lettres, tous ceux qui devoient être pourvûs d’é-
vêchez, d’abbayes, ou promûs aux ordres, tous
devoient avoir fon approbation. Paul s’étant donc
prefenté au milieu du concile , dit ; que'' ceux qui
étoient tombez fous Photius, demandoient à entrer.
On fit premièrement entrer les évêques, & ils fe
profternerent devant le concile , tenant un libelle
à leurs mains. Les légats du pape leur dirent : Qui
êtes-vous^ & qui vous a confierez ? Théodore métropolitain
de Carie dit : Le très-fàint partriarche
Ignace, & le bienheureux Methodius. Les légats demandèrent
combien ils étoient 5 Théodore répondit,
nous ne fàvons. Que Voulez-vous ? dirent les légats.
Les évêques répondirent : Nous nous pr.ofterno.ns
devant le faint concile univerièl, en demandant pénitence.
Les légats ajoutèrent : Que tenez-vous dà ?
C ’éft le libellé dé co'nfcffion de la faute que nous
avons commîfe contre nôtre très-làint parriarthe
H b. ij
An. 869
5. 0£t.
Nota Anaft.' 1