
Vï.
Septième concile
peu connu en
France.
3 3 1 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
autres, & vous fouferirez après moi en votre rang ,’
aux lettres qu’il doit recevoir de Tes ordinateurs.
Vous devez fouferire à mon décret ou ma relation ,
quand je vous l’ordonnerai, fauf en matière de foi ;
& ne rien fouferire fans moi , hors ce qui regarde
votre diocéfe. Vous devez me coniulter touchant
l’aliénation des biens de votre églife. On peut appel-
ler à moi de vos jugemens ; & il vous, avez excommunié
quelqu’un , nous pouvons en concile réformer
votre fentence malgré vous.r Te fuis chargé du • foin de toute la province. Tous ceux qui y ont des
affaires ecclefiaftiques, doivent s’adreffer à moi. Si
vous avez un différend avec un autre évêque , vous
ne pouvez demander un juge d’une autre province ;
mais s’il y a partage dans la mienne , je puis appeller
des juges d’une autre. Si vous plaidez avec un évêque
d’une autre province , &c que la caufe doive être jugée
dans la mienne ; c’eft à moi à donner des juges :
c’eft à moi avec mes fuffragans à décider les queftions
difficiles, fur lefquelles nous n’avons point de réglés
certaines : & vous devez me confulter fur ces quefi
tions, fans vous adrefTer à d’autres, pas même au pape
: ce fera à moi de le confulter, s’il eft befoin ,
pour refoudre votre cas. Si vous êtes obligé d’aller
loin pour vos propres affaires, vous devez m’en demander
permiifion : vous ne pouvez fortir de la province
fans mes lettres, ni envoïer un clerc à la cour
fans mon congé. En ce qui eft expreffément porté par
les canons, je puis vous corriger auffi-tôt fans attendre
un concile. a
Pans le même ouvrage, Hincmar fàifant le dé-'
L i v r e c i n q u a n t e -d e u x i e ’m e . 333
nombrement des conciles généraux, n’en compte que "
iîx ; & parle ainfi du feptiéme : Le faux concile uni- N’ 7°\
verfel,que les Grecs nomment feptiéme, eft tou-
chant les images : que les uns vouloient qu’on brifât,
les autres qu’on les adorât, ne prenant ni les uns ni
les autres le bon parti. Il a été tenu à C. P. peu avant
notre temps, fans l’autorité du faint fiége & envoie
à Rome, puis en France par le pape. C ’eft pourquoi
du temps du grand empereur Charles, on tint en
France par ordre du pape, un concile général, où ce
faux concile des Grecs fut rejetté & refuté par l’écriture
& la tradition. On fit un gros volume de cette
réfutation : que l’empereur envoïa à Rome par des
évêques, & que j’ai lû dans le palais étant fort jeune.
On voit bien que ce font les livres Carolins, & s“t-1«®. swi
qu’Hincmar ne connoiffoit le feptiéme concile que
par cet ouvrage : mais il eftaffezétonnant qu’enSyo.
ce concile tenu en 787. fût encore fi peu connu du
plus fçavant évêque de France.
Les légats du pape Adrien, & de l’empereur Louis , vrr-
11 1 j /-> • 1 Légats d* Adrien! allèrent d abord en Germanie trouver le roi Louis en France,
ion oncle , qui les reçût à Aix-la-Chapelle. De la part s%.*»!u *7<>!
du pape, il y avoit deux évêques cardinaux, Jean &
Pierre, & un prêtre de l’églife Romaine : de la part
de l’empereur, Vibod évêque & Bernard comte. Ils
venoient dénoncer au roi Louis, de la part du pape,
de ne point toucher au roïaume de Lothaire : mais la
chofe étoit déjà faite, & il étoit en poffeffion de fa
part. C ’eft pourquoi, fans avoir égard à leurs remontrances,
niaux lettres du pape,il les congédiapromp-
temçnt, & les envoïa au roi Charles,
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