
i j o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . ’
entrailles ont été émues, comme celles d’un pere
qui voit'fes enfans déchirez par des bêtes cruelles,
ôc nous ne nous donnerons point de repos, que nous
0,i7- ne les ayons défabufez. Cependant nous avons condamné
en un concile ces miniftres de l’antechrift ,
ces corrupteurs publics,en renouvellant les condamnations
des apôtres & des conciles, qu’ils ont encourues.
Car le ioixante-quatriéme canon des apôtres
porte dépoficion contre les clercs qui jeûnent le
dimanche ou le famedi, ôc excomunication contre
les laïques; ôc le cinquante-cinquième canon du
fixiéme concile le renouvelle contre les Romains.
Le quatrième canon du concile de Gangres prononce
anathême contre ceux qui rejettent les prêtres
sup.xvin.n.ys. qui ont été mariez; 8c le concile fixiéme le renouvelle
contre les Romains. Ce que Photius appelle ici le
xi.b.;4. fixiéme concile eft le concile deTrulle, toujours re-
jetté par l’églife Romaine , qui ne connoiffoit aulïï
que cinquante canons des apôtres.Il continuë:Nous
avons crû , mes freres , vous devoir donner con-
noiffance de tout ceci, fuivant l’ancien ufage del'é-
glife : nous vous prions de concourir à la condamnation
de ces articles impies, ôc d'envoyer pour cet
effet des légats, qui reprefentent votre perfonne.
Nous efperonsainfi de ramener les Bulgares à la foi
qu’ils ont d’abord reçûë. Et ils ne font pas les feuls
qui ont embraffé le chriftianifme: les Ruffes fi fameux
par leur barbarie &leur cruauté , qui après
avoir fournis leurs voifins, ont attaqué l’empire R omain
, fe font eux- mêmes convertis, & ont reçu un
rte n -7 évêque. Nous avons auffi reçu d’Italie une lettre fyÀ
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L i v r e c i n q u a n t i e ’m e ; r î I
noJique , pleine d’étranges plaintes des habitans *
concre leur évêque, oùilsnous conjurent de ne les An. 866.
pas laiffer fous la tyrannie qui les accable, au mépris
de toutes.les loixecclefiaftiques-. Nous en avions déjà
reçu autrefois des avis par Bafile, Zofime , Me-
trophane prêtres ôc moines, ôc quelques autres ,
qui nous prioient avec larmes de venir au fecours
des églifes. Nous venons encore de recevoir des
lettres de différentes perfonnes, remplies de lamentations
pitoyables, qu’ils nous ont conjuré de faire
paffer à tous les fiéges métropolitains & apoftoli-
ques. Nous vous envoyons des copies, afin que
l’on puiffe prononcer fur cefujet en commun,quand
le concile oecuménique fera affemblé; quelques prélats
font déjà arrivez , ôc nous attendons dans peu
les autres.
Nous croyons devoirajoûter , que vous ne man-
quiez pas de recevoir dans toutes vos églifes le feptié-
me concile oecuménique. Car nous avons oui d ire ,
que quelques-uns ne le reconnoiffent pas encore,
quoiqu’elle obferve fidelement ce qu’il a ordonné.
Toutefois il y a affilié des légats des quatre grands
fiéges, d’ Alexandrie, de Jerufalemôc d’Antioche,
de l’ancienne Rome; Se notre oncle le très-faint
hommeTaraife archevêque de C. P. Ce concile a
condamné l’impieté des Iconoclaftes, mais peut-être
n’a-t-il pas été facile de vous en porter les aéles, à
caufe de la domination des Arabes. Vous devez donc
le mettre au rang des fix conciles oecuméniques,
autrement ce feroit introduire unfchifme injurieux
à l’églife, ôc favorifer les Iconoclaftes , dont-je fai