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répondit : Je n’ai point été receveur ni fait d’exae-r
lions fur perfonne ou exercé de contrainte : Je
n ’ai fait qu’écrire les revenus & en faire le rapport
au roi. O n demanda à ceux qui étoient à la cour ,
s’ils avoient eonnoilfance que dans cette fonétion ,
il eût fait quelque chofe indigne du facerdoce. Plu-
fieurs nobles laïques répondirent qu’il n’y avoit
rien fait de contraire aux canons & à fa profeiïion.
H incm ar lui demanda encore , s’il avoit eu quelque
emploi ecclefiaftique. Il répondit : qu’il avoit été-
prevôt du monaftere de faint Vaaft d’A rras, par l’ordre
de l’évêque Jean & du confente ment,des moines ;;
& il fit lire les lettres de l’évêque J e a n 8 c des moines
qui lui rendoient un témoignage avantageux.
H incm ar continua : Comme vous avez eu une com -
miffion du ro i;il faut fçavoir s’il' n’a ooint quelque
prétention fur vous. O n rapporta des lettres avec
le feau du ro i, portant,, qu’il lui avoit rendu très-
bon compte de fes commiffions, & qu’il ne lui de-
m anderoit jamais rien : mais que il on le trou-voie
digne de l’épifcopat, il demandoit qu’on l’ordonnât:
évêque de Châlons. T o u t cela aïant été prouvé-
par lettres & par tém o ins, Hincmar dit a l’archevêque
de Tours : Puifqu’il eft n é , élevé & ordonné
chez vous, & que le clergé & le: peuple de C hâlons
le defire pour évêque, nous demandons votre
permiffion , pour examier avec vous s’il eft:
digne de cette charge. Herard l’accorda très-volontiers.
On fit aflëoir Guillebert devant eux, on lui donna:
lé paftoral de faint Grégoire, on lui fit lire le pre-
L i v r e c i n q ü a n t e - t r o i s i e ’m e . jis>
mier chapitre ; &c on lui demanda s. il 1 enténd oit,
& s’il vouloit y conformer fa vie & fa doétrine. Il
dit qu’oiii : on lui fit lire le premier canon du quatrième
concile de C arthage, & il déclara, qu’il l’en-
tendoit &c le vouloit obierver. O n lui lut l’inftruc-
tion que le nouvel évêque doit recevoir de ceux qui
l ’ont ordonné ,• & qui contient les réglés de fa vie &
de fâ conduite : on lui demanda s’il vouloit s’y conformer
, & il le prom it. Enfin on lu i dit de lice p u bliquement
fa confeffion de fo i, de la fouferire s’il
croïoit ainfi , s’il y trouvoit quelque difficulté , de fe
retirer librement. Il la lut & déclara que c’étoit ce
qu’il vouloit enfeigner.
La profeftron de foi de Guillebert n’eft pas rapportée,
mais nous en avons une formule générale de
ce même tem ps, Si en particulier celle d’A d alb ert,
lorfqu’il fut ordonné par Hincmar évêque de T he- Form.pram. ». ÎJ?
roüane. Elle commence par l’article de l’églife ca- n' 11’
tholique, dans laquelle feule eft la remiffion des pe-
chez, & hors laquelle on ne peut être fauvé. Je reço
is, d it-il, avec refpeét les fix conciles généraux ,
de Nicée contre A rius,de C. P. contre Macedonius,
d’E phefe, contre N eftorïus; de C alcédoine, contre
£utyches;de C. P. contre Théodore 8e les autres hérétiques
; & enfin de C. P. touchant les deux opérations
en J. C. Il ne parle point des deux derniers
conciles, mais il ajoute : Je condamne tous ceux
qui ont été condamnez par ces tonciles , je. reçois la
lettre de faint Léon à Flavien & le fymbole de faint
Athanafe que l’on chante fi fouvent dans l’éghfe.
Ainfi je crois trois perfonnes en une divinité. Il ex