
6 i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
de quatre évêques, Hincmar de Reims, Hincmar dé
Laon, Odon de Beauvais 8c Chriltian d’Auxerre.
Cette affemblee de Sablonieres fut cet année le troi-
fiéme de Novembre 8cx.
Lochaire 8c Thietberge , chacun de leur côte
avoienc envoyé au pape Nicolas -, Lothaire lui avoir
envoyé deux comtes avec des lettres , portant que
les évêques de fon royaume ôc quelques autres, lui
avoient déclaré qu'il pouvoir quitter Thietberge,8c
epoufer Valdrade , mais que pour garder l’ordre, il
vouloit avoir l’autorité du pape même, & attendoit
ion confeil, demandant pour cet effet des Légats qui
vinflent tenir un concile dans fon royaume. L e pape
lui manda, qu’il lui envoyeroit certainement des légats
: mais qu’il ne pouvoir fi-tô t, défendant de
faire cependant aucune délibération fur cettea'ffai-i
re. Le pape ignorant ce que Lothaire avoit fait depuis
au préjudice de fa défenfe, lui envoya fur la
fin de la même année 862,. Rodoalde évêque de
Porto, le même qui avoit été à C. P. 8c Jean évêque;
de Ficocle, aujourd’hui Cervia dans la Romagne..
Il manda au roi Loiiis de Germanie 8c aux deux rois
Charles, l ’oncle 8c le neveu , d’y envoyer chacun
deux êvêquesde leurs royaumes : Enfin il pria l’em-;
pereur Loiiis de faire conduire fes légats en feureté
au royaume de Lothaire fon frere. Le pape écrivit
auffi aux évêques de Gaule 8c de Germanie de fe trouver
à Mets, oùfedevoit tenir le concile, 8c d’y faire
venir le roi Lothaire,pour s’y défendre en perfonne.'
Le pape marque dans cette lettre , qu’il vient d’apprendre
, comme il étoit prêt à envoyer fes légats ,
L i v r e c i n q u a n t i î ’m e ; ¿5 *
que Lothaire s’étoit déjà remarié , fans attendrele ff* *
jugement du faintfiége. Dans une autre lettre qui EfI5'
devoir être rendue aux évêques quand ils feroient
affemblezà Mets , le pape les exhorte à faire juftice,
8c à lui envoyer les ades du concile ; afin qu’ils en
puifTent juger.
Avec ces lettres, il y en avoit deux en faveur du
comte Baudoüin, l’une au roi Charles le Chauve, E/.10.
l’autre à la reîneErmentrude fon époufe. Car Bau-
doiiin étoit allé à Rome femetrre fous la protedion
de faint Pierre 8c du pape, témoignant un grand repentir
de fa faute. Le papereprefente au roi, que ce
feigneur a gagné l’affedion de Judith , 8c que fi on
le mec au defefpoiril eft à craindre qu’il ne fe joigne
aux Normans. Les légats furent donc chargez de ces
fept lettres toutes dattées du même jour vingt-troi-
fiéme de Novembre 861.
Le pape leur donna auih desinftrudions, portant ik-T-
que fi le concile de Mets ne s’aflembloit p a s , ou fi
Lothaire differoit d’y venir, ils iroient le trouver,8c
lui dénonceroient fes ordres. Enfuice, ajoûtoit-il,
vous irez trouver le roi Charles, pour l’affaire de .
Baudoüin, 8c vous ferez voir en prefence de tout
le monde les lettres fynodiques, 8c le mémoire que
nous vou^ envoyons. Ce memoir-e étoit tel : Lothaire
foûtient qu’il a reçû Valdrade de fon pere ,
8c qu’enfuiteil a époufé la foeur de Hubert. Informez
vous foigneufemeut s’il a époufé Valdrade dans
les formes 8c en prefence de témoins, 8c pourquoi il
l’a répudiée, pour épour la fille deBofon, c’efl-a-
dire Thietberge. Comme il dit que cfoftpar crainte,