
Analeâ- tom. JX
X ! .
'Réglés des R e clus.
Ap. Flod. i t
r.3.
Cad. reg, ta, x
p. 464.
H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
agréable à l’archevêque Foulques. C ’eft pourquoi
ne pouvant transférer H eriland, il réfolut de mettre
Mancion à C hâlons, & convoqua fes fuffragans ,
pour le venir ordonner : mais il y trouva de la reft-
ltance , & H onoré évêque de Beauvais , non feulem
ent refufa d’y aller ; mais encore blâma l’entreprife
de fon archevêque. Toutefois Mancion demeura
évêque de C hâlons, & nous avons de lui une lettre
à l’archevêque Foulques, qui eft remarquable.
Un prêtre, dit-il, nommé Angelric du village de
V ainau, de l’églife de faint Loup, eft venu devant
nous à C hâlons, comme nous tenions notre fyno-
de ; & a été convaincu, même par fa propre confef-
fion d’avoir époufé eh p.refence de fes paroifliertS, &
du confentement des parens, une femme nommée
Grimma. Mais comme il vouloit l’em m ener, des
hommes pieux & fideles fe font oppofez à cette criminelle
entreprife. Nous en avons tous été ienfible-
ment affligez ; & avant que de rien décider fur ce cas,
nous avons réfolu de vous écrire par ce même prêtre,
pour vous prier de nous inftruire de ce que nous devons
faire ; cependant nous l’avons féparé'de notre
communion. C ’eft le premier exemple que je fça-
che d’u n rel mariage.
Le pape Formofe dans4une ‘de fes lettres recom-
mandoit.à l’archevêque Foulques, un prêtre nora-
• mé Grim laïc, qu’il cheriiïoit, pour le promouvoir
à l ’épifcopat, fi l’occafion s’en prefentoit. O n croit
. que c’eft le Grimlaïc auteur de la réglé des folitaires ,
ou le prêtre de même n o m , à la priere duquel il
l’écrivit. Les folitaires pour qui elle eft faite, éroient
L i v r e c i n q j i a n t e - q u a t r i e ’me . 595
des-reclus, qui s’enfermoient dans une cellule , &
faifoient voeu de n’en fortir jamais. Aucun n’y étoit c
admis qu’après des épreuves fuffifantes, & par la
permiflion de l’évêque, ou de l’abbé du monaftere
ou il s’enfermoit : car les-cellules des reclus devoient
toûjours être jointes à quelque monaftere. Après la
permiflion du prélat, on les épreuvoit un an dans
le m onaftere, dont pendant ce temps ils ne fortoient
point : puis ils faifoient leur voeu de Habilité , dans
î’églife devant l’évêque, & après que le reclus étoit
entré dans fa cellule, l’évêque faifoit mettre fon fceau
fur la porte.
La cellule devoit être petite & exactement fer- c-
mée. Le reclus devoit avoir dedans tout ce qui lui
étoit .neceffaire, même s’il étoit prêtre , un oratoire
confacré par l’évêque, avec une fenêtre donnant fur
l’églife, par où il pût donner fes offrandes pour la
meffe, entendre le chant, chanter lui-même avec la
com m unauté, & répondre à ceux qui lui parleroient.
Cette fenêtre devoit avoir des rideaux dehors & dedans,
afin que le reclus ne pût voir ni être vu. Il
pouvoir avoir au-dedans de fa reclufion un petit
jardin pour prendre l’air, & planter des herbes. Au
dehors, mais tenant à fa. cellule, étoit celle de fes
difciples ,• avec une fenêtre , par où ils le fervoient
& recevoient fes inftructions. On jugeoit à propos e.
qu’il y eût deux ou trois reclus enfemble , & alors
leurs cellules fe touchoient avec des fenêtres de communication.
Si des femmes vouloient les confulter c.
ou fe confeffer à eux , ce devoit être dans l’églife ,
& en prefence de tout le monde.
F f f f ij