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1 8 1 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
quelle vous le priez de lui envoïer quelqu’un du
iiege d’Alexandrie avec nos lettres, pour favoir notre
avis touchant la divifion arrivée à C. P. au fujet
de deux patriarches. Ce gouverneur de Paleftine étoit
comme j’ai dit le Turc Ahmed fils de Touloun ,
qui commandoit auffi au refte de laSyrie & à l’E gypte.
Le patriarche Michel continue : Nous avons
donc envoie chercher un homme venerable nom-
mé Jofeph, exercé dès l’enfance aux pratiques de
la vie monaftique ; qui, après avoir été à nous, s’é-
toit retiré depuis plufieurs années ; & nous vous
l’avons envoie avec cette lettre indigne de vous être
prefentée. Quant à la queftion des deux patriarches »
vous voïcz bien qu’il nous eft impoifible d’en dire
notre avis, étant fî éloignez, Si n’aïant point la con-
noiflance ncceflaire du fait, ni des raifons des deux
parties. Mais nous favons que vous ne manquez pas
d’évêques , d’abbez, de clercs & de moines parfaitement
inftruits : qui étant proches ¿¿conduitspar vos
lumières, font plus capables d’en juger. Il rapporte
enfuite l’hiftoire des deux évêques de Jerufalem
NarciiTe ¿¿ Alexandre, & ajoute : Nous vous fup-
plions de favorifer ceux des nôtres qui vous font envolez,
& tous les Chrétiens qui vont avec eux pour
racheter des captifs : afin de les délivrer de foupçons
& nous auffi qui les avons cnvoïez, Dieu vous comble
de fes grâces par les prières de la fainte Vierge
Marie, de S. Marc & de tous les faints. On voit eiïT
core ici, que le prétexte de toutes ces députations
des Chrétiens fujets des Mufirlmans, étoit la rédemption
des captifs.
L i v r e c i n q j j a n t e -u n i e ’m e . 183
Après la leéture de cette lettre , les légats de Ro- ~ ***
me &c enfuite ceux d’Orient déclarèrent, qu’ils en N-r . 7 ° '
/ * t H SH r i iz . Février,
etoient contens, &c qu’ils reconnoiüoient Jofeph pour
véritable légat du fiege d’Alexandrie. Puis les lena-
teurs lui dirent : Mon pere, avant que vous fuifiez
arrivé ici, on a tenu huit felfions, où l’on a traité de m iij-c.
la confirmation du patriarche Ignace , de la dépofi-
tion de l’ufurpateur Photius ôc de quelques autres
articles. En avez-vous oüi parler, & en êtes-vous
fuififamment inftruit ? Jofeph archidiacre & légat
d’Alexandrie répondit : Je m’en fuis exaéfement informé
, & j’ai appris tout ce qui a été fait. Les fena-
teurs reprirent : Etes-vous donc content de ce qu’ont
jugé les légats de Rome ¿¿ d’Orient ; Jofeph répondit
: J ’en fuis très-content, &c voici mon avis que je
tiens en main , ¿¿ qu’on lira fi vous l’ordonnez. Dans
le refte, je dirai ¿¿ je ferai avec la grâce de Dieu , ce
qui me paroîtra jufte. Les légats de Rome demandèrent
que fon avis fûtlû : ilfe leva ¿¿le mit fur la croix
ôi fur l’éyangile ; puis il fut lû au milieu du concile
par Thomas diacre ¿¿ notaire. Il ne contenoit que les
louanges de l’empereur, ¿¿ l’approbation de tout ce
qui avoit été fait dans le concile , tant fur le fchifme
de C. P. que fur les images.
Le concile aïant déclaré qu’il en étoit content, x l i i .
les fenateurs demandèrent aux légats, de quoi ils ju- contT/igiu” ^1’’'
geoient à propos de traiter enfuite. Les légats du
pape dirent : Nous avons appris que certaines cens
ont porté faux témoignage contre le patriarche
Ignace. S’il y en a quelques-uns de prefens, nous ordonnons
qu’ils entrent. Après avoir demandé l’avis
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