
An SéTo Pre^ nt 5 légitimé héritier de ce royaume.' C’eft
i pourquoi nous devons reconnoître qu’il nous eit
donné de Dieu ; & le prier qu’il nous le conièrye long-
tems, pour la défeniè de l’égliiè & nôtre repos. Mais
il faut auparavant qu’il nous falTe, s’il lui plaît, entendre
deià bouche, ce qui convient à un roi très-
chrétien & à un peuple fidele.
Alors le roi Charles dit : Ce diicours fait au nom de
tous les évêques & vos acclamations, Montrent bien
que je fuis venu ici par le choix de Dieu & pour votre
iàl ut. Sachez donc que je veux conièrver ion honneur
Sc ion ièrvice, & celui des églifes; honorer Ôc protéger
• chacun de vous félon fon rang, & lui rendre juilice ic-
lon les loix eccleiiaftiques Sc civiles ; à condition
que chacun me rendra l’honneur , Fobéiflànce &
le iècours, comme vos prédeceffeurs ont fait aux
miens.
Enfuite , à la priere des quatre évêques de la province
de Trcves, l’archevêque Hincmar prit la parole
, & dit : Afin que perionne ne trouve" étrange,
que les évêques de notre province &m o i, nous mêlions
des affaires d’une autre province: il doit iàvoir
que dans la gaule Belgique, les égliiès de Reims & de
Trêves, paiTent pour ioeurs ôc de même province, &
tiennent enièmble leurs conciles, où préfide celui des
deux -archevêques qui eit le plus ancien d’ordination.
De plus , nos confrères de cette province
n’ayant point de métropolitain, m’ont inyité, par
la charité fraternelle , à faire pour eux comme pour
nous. Eft-il ainii, mes freres ? les évêques de la province
de Treyes répondirent , qu’oüi. Ceit que le
L i v r e g i n q u a n t e - u n i e ’me. 229
fiége de Treves étoit vacant, par la dépoiition ôc la --------—
mort de l’archevêque Theutgaud. ■^Nt
L ’archevêque Hincmar continua : Outte les témoignages
de la volonté de Dieu, que l’évêqueAd-
ventius vousarepréfentez; coniiderez quelepere de
nôtre roi l’empereur Loüis de iàinte mémoire , défi
cendoit par làint Arnoul de la race de Clovis , qui
fut converti par làint Remi avec toute la nation
des francs , baptifé dans la métropole de Reims, ôc
lacré roi d’une huile envoyée du ciel , que nous
avons encore. Le même Loüis fut couronné em- XLVIf K
pereur à Reims par le pape Etienne 5 & après que
quelques faétieux lui eurent ôté l’empire , il lui fut 4s.
rendu dans cette égliie de Mets ôc devant cet autel
de S. Etienne , où il fut couronné par les évêques,-
Nous y étions prelèns. Et parce que nous liions dans
les hiitoires làintes, que les rois fe failoient làcrer
pôur chaque royaume qu’ils acqueroient 5 ces évêques
jugent à propos, fi vous en êtes d’accord , que
ce prince ibit couronné devant cet autel , pour ce
royaume dont vous lui prêtez volontairement l’o-
béiflance. Déclarez il vous en êtes d’accord. Tous le
témoignèrent par leurs acclamations -, Ôc l’archevêque
dit : Rendons-en grâces à Dieu , en chantant,
Te Deum. C’eil la première fois que l’on ait avancé
ces deux faits, que faint Arnoul deicendît de Clovis,
& que ce roi eût été iàcré d’une huile venue du
ciel.
Eniuite les ilx évêques prononcèrent chacun une Rlnc t
oraifon fur le roi devant l’autel de iàint Etienne ; 744.
ôc l'archevêque Hincmar ajouta une benediétionfo-
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