
A n . 88^.
Tom. 9. eonc,
Î-4H.
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V I. paCpoem àm ili'afirocnhse vdêu
que de Rheims.
f6 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . 1
' archevêque de Vienne alla à Rome, ôi repreienta
au pape le miferable état du roïaume , depuis la
mort de l’empereur Charles. Les habitans n’avoient
point de maître qui les retînt, dans le devoir , & fe
voïoient expofez aux pillages des infidèles, d’un
côtédes Normands, & de l’autre des Sarrafins. Le
pape Eftienne en fut touché jufques aux larmes ; &
écrivit aux évêques de la Gaule Cifalpine, de re-
connoître pour roi Louis fils de Bofon. Ils s’aifem-
blerent donc à Valence : fçavoir Aurelien archevêque
de L yon, Roftaing d’Arles, Arnaul d’Embrun
& Bernoin deVienne, avec plufieurs autres évêques.
Ils.s’accorderent tous, fuivant le confeil du pape , à
élire & faêrer roi Louis fils de Bofon & d’Ermin-
garde fille de l’empereur Louis II. quoiqu’il n’eût
encore que dix ans. Mais on comptoit fur les bons
confeils de fon oncle Richard duc de Bourgogne ,
frere de Bofon, & de la reine Ermingarde fa mere.
Ce fut le commencement du roïaume d’Arles, ou de
Provence.
L ’églife de Langres étoit en trouble depuis près
de dix ans. Après la mort de l’évêque Ifaac, les uns
élurent Teutbolde diacre de la même églife, les autres
Egilon ou Gcilon abbé de Noirmoutier ; qui
chaiîé de cette ifle par les Normands, s’étoit enfin
fixé avec fa communauté au monaftere de Tournus.
Aurelien archevêque de Lyon , le facra évêque de
Langres en 880. il fe maintint dans ce fiége le refte
de fa vie, & mourut à la fin de l’an 888. Alors le
parti de Teutbolde fe releva ; mais d’autres élûrenc
Argrim , dont 1 ele&ion fut approuvée par l’archevêque;
L i v r e c i n q u a n t e - q u a t r i e ’me . 569
vêque Aurelien. Ceux du parti de Teutbolde portèrent
leurs plaintes au pape Eftienne V . & le lui.envoyèrent
, le priant de l’ordonner lui-même pour
leur évêque.
Mais le pape voulant conferver à chaque églife
Ces droits, renvoïa Teutbolde à fon métropolitain ; »a t■ km- tom.
afin que fi l’éleétion étoit canonique , il l’ordonnât 7 **
fans délai : fi elle ne l’étoit pas , qu’il l’écrivît au
pape : mais qu’il fe gardât bien d’ordonnet un autre
évêque de Langres, fans fa.permiftion. Le pape en-
voïa pour executer cet ordre Oiran évêque de Sini—
gaille fon légat. Aurelien l’envoïa à Langres, promettant
de le fuivre promptement ; mais après s’être
fait attendre long-temps, il n’y vint pas, ni ne fit
fçavoir au pape"la caufe de fon retardement. Le parti
de Teutbolde le renvoïa à Rome avec le décret de
fon élection, priant inftamment le pape de l’ordonner
: mais il ne voulut point, même alors, entreprendre
fur les droits de l’églife de Lion. C ’eft pourquoi
il écrivit encore à Aurelien , de confacrer Teutbolde
, ou déclarer les caufe.s de fon refus. Aurelien,
fans faire réponfe , ordonna Argrim évêque de Langres
, & le mit en pofleffion. Le parti contraire re-
toùrna encore à Rome ; & le pape leur accorda enfin
ce qu’ils defîroient, Sc écrivit à l’archevêque de
Reims en ces termes :
Aïant reçu en la perfonne de faint Pierre le foin
de toutes les églifes -, & fçaehant qu’on ne compte
pas pour évêque celui qui n’a été ni élû par le clergé,
ni défilé par le peuple : touchez des inftantes prières
du clergé & du peuple de Langres, nous leur avons
Tome X I . C c c c