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H i s t o i r e E c c l è s i a s t i q j j e . '
les prêtres, les autres clercs, des laïques de tout âge
& de tout fexe, tuez par le fer & par le feu , ou par
divers autres genres de mort. Les moines & les reli-
gieufes, difperfez par la crainte de ces m aux, font
errans de côté & d’autre, fans fecours, fans pafteur ;
ne fçaehant où fe réfugier, ni quel parti prendre,
expofez à rompre leurs voeux. D ’un autre côté voici
une troupe de pillards & de fchifmatiques, qui o p priment
les pauvres, fans refpeét de D ieu, ni des
hom m es; & qui fufïiroient, fans les païens, pour
réduire le païs en folitude. Ils comptent pour rien
les meurtres & les rapines, & ne veulent point fe
foumettre à la penitence.
Apres cette préface, fuivent v in g t-iix canons,
tirez la plupart des conciles précedens : particulièrement
de ceux que Charlemagne fit tenir la der-
niere année de fon regne. Les premiers font des
avis généraux touchant les devoirs du roi. A rnon
évêque deV ifbourgfe plaint au concile que quel-
ques feelerats ont pris un venerable prêtre , lui ont
coupé le nez & rafé les cheveux, & donné tant de
coups, qu’ils l’ont laiifé dem bmort. Le concile les
excommunie ; & la penitence de celui qui aura tué
un prêtre, eft ainfi réglée. Il ne mangera point de
chair, & ne boira point de vin pendant toute fa vie :
il jeûnera tous les jours jufques au foir ; excepté les
fêtes & les dimanches : il ne portera point les arbres,
& ne marchera qu’à pied. Pendant cinq ans il
n ’entrera point dans l’églife:: mais durant la meife &
les autres offices, il demeurera à la porte en prières \
les fept années fuivantes, il entrera dans l’églife, fans
L i v r e c i n q u a n t e - q u a t r i e ’me .
Communier : après douze ans, il pbfervera le relie
de fa penitence trois fois la femaine. Telles croient
encore les penitences des grands' crimes. O n défend
aux prêtres de loger avec quelque femme que ce foit :
parce qu’il s’enétoit trouvé qui avoient eu des enfans
de leurs propres foeurs.
O n rapporte au même temps un concile de M ets,
qui fit des reglcmens femblables. Il fut tenu dans
l’églife de faint Arnoul par R atbod archevêque de
Treves, accompagné de R obert évêque de Mets ,
Dadon de Verdun & Arnold d eT o ul ; & on y fit
treize canons. Il eft défendu aux feigneurs laïques
de prendre aucune partie des dîmes de leurs églifes :
j’entends celles de leur patronage. Défenfe à un
prêtre d’avoir deux églifes, puifque c’eft beaucoup
s’il peut en bien gouverner une, & qu’il ne doit pas
prendre la charge des ames pour fon avantage temporel.
O n ne doit rien prendre pour la fépülture.
Les prêtres doivent montrer à le vêque dans lefynode
leurs livres & leurs habits facerdotaux. Ils ne porteront
ni armes ni habits laïques.
Sur la plainte de Gombert primicier de Mets contre
les Juifs de la v ille, il fut défendu aux Chrétiens
de manger avec eux. Deux, religieufes avoient été
chaffées pour crime du monaftere de faint Pierre, le
xoncile ordonne qu’on leur rendra le voile , & qu’elles
feront mifes en prifon dans le monaftere : où
■on leur donnera un peu de pain & d’eau & beaucoup
d’inftruéfion, jufques à ce qu’elles aient fatisfait.
U n diacre convaincu de facrilege fera interdit de fes
jfonétions; & mis en prifon, & to u t le monde prier?.
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A n. 888.
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nr.
Concile de Mets,
Tom. y . conc*
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