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Totn. 2. Spictl,
p. 172.- & prAC~
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4 9 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
volces fous prétexte de religion ; & toutefois il régna
vingt-troisans, jufques à l’an 179. 891. D efontem ps
Ahmed fils de T oulon gouverneur d’Egypte prit
Antioçhe fur le calife, qu’il ne ïeconnoiffbit plus ;
ôc comme Moüaffec frere du calife ôc gouvernant à
fa place , ne pouvoit réduire Ahmed par la force : il
le fit excommunier comme rebelle dans toutes les
mofquées de Bagdat. Car les Mufulmans avoient
leurs cenfures à l’im itation des Chrétiens. Ce fut
l’an 879. qu’Ahmed prit Antioche ;& c’eft lui
fans doute, qui dans une lettre du patriarche T hco-
dofe fe trouve nommé Ebintaëloum : mais il faut lire
E binT ouloun le fils de T °uloun.
Ce Theodofe ou Thadous patriarche Melquite
d’Antioche avoir été ordonné la première année du
calife M outam id, qui eft l’an 8 70. après Eftienne qui
ne tint le liège qu’un jour: mais Thodofe le remplit
vingt ans. Le patriarche Melquite de Jerufalem fe
nom moit aulfi Theodofe, ôc m ourut la dixième année
du même calife, c’eft-à-dirc, l’an 880. Il eut pour
fucceifeur Elie, dont le pere Manzour avoit aidé aux
Mufulmans à prendre Dam as, & pour ce fujet avoit
été excommunié par tout le monde. Elie tint ce fiége
vingt-neuf ans. Nous avons de lui une lettre de Pan-
née 881. indiétion quatorzième, adreifée aux rois, à
tous les évêques ôc les fideles de France : par laquelle
il dit que le prince du païs s’étant fait C hrétien, a
permis de rétablir les églifes, qui étoient prêtes à.
tom ber. Maisajoûte-t’il, n’aïant point d’argent pour
faire cette dépenfe, & n’en trouvant pointa emprunter
-, nous avons engagé les vignes ôc les plans d’o -
liviera
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leviers appartenant à l’églife ôc jufques aux vafes fa-
crez. Ce qui n’eft pas encore fuffifant ; & cependant
nous n ’avons point dequoi fournir au luminaire des
églifes, à la nourriture des pauvres & des moines,
& à la rédemption des captifs. C ’eft pourquoi nous
avons recours à votre charité. O n ne voit point qui
pouvoit être ce prince converti ; mais je ne içai fi ces
Orientaux étoient fcrupuleux de feindre ce qui pouvoit
leur attirer des aumônes. Cette lettre fut en-
voïée par deux m oines, Gifpert & Rainard , donc
les noms font bien voir qu’ils étoient Francs, & qu’ils
s’étoient retirez à la terre fainte.
Le patriarche Melquite d’Alexandrie étoit Michel
filsdeB acam , qui mourut l’an de l’hegire zy i. 870.
de J. C. ôc deux ans après l’an 158. on mit à fa place
un autre Michel, qui tint le fiége trente-quatre ans.'
Mais le patriarche Jacobite d’Alexandrie étoit Ofa-
nius ou Sanut, qui tint le fiége onze ans, jufques en
877. Son fucceffeur fut Michel, pendantüvingt-cinq
ans. Achmed fils de T ouloun le fit beaucoup fouf-
frir, ôc le chargea de fi grandes taxes, qu’il fut obligé
de vendre aux Juifs la quatrième partie des églifes
d’Alexandrie, & d’impofer à chaque Chrétien une
capitation. Il vendit auffi les biens des moines ; Sc
encore ne pût-il païer que la moitié de fa tax e, qui
étoit de vingt mille dinars ou fous d’or.
C’eft ce que je trouve des églifes d’O rient. La
fervitude où ces patriarches v ivo ient, rend moins
étonnante leur facilité à envoier des légats, pour ou
contre Photius : félon que ceux qui les demandoienc
étoient plus puiffans, & leur donnoient plus d’au-
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Chr. Orient. p l
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