
■ 1 96 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
An. 868- ralentir : mais parler hardiment de nôtre part aux
rois & aux feigneurs, pour empêcher que l’on ne
releve par de mauvais artifices, ce qui a été détruit
par l’autorité divine. Et comme nôtre cher fils Charles
entre les rois, & vous entre les évêques, avez principalement
concouru avec le fàint fiége en cette bonne
, oeuvre, nous vous prions de foûtenir ce prince,
& l’exhorter continuellement à achever le bien qu’il
a commencé ; Il lui recommande enfuite les intérêts
d’Aétard, pour lui faire obtenir une églife même
métropolitaine, Avec cette- lettre AétarcL en rert-
kw. x 11. uncà Hincmar, d’Anaftafè bibliothécaire, accompagnée
deprefèns, & Hincmar lui en renvoya d’autres
avec quelques-uns de fes ouvrages.Cc qui fait voit
l’amitié qui étoit entr’eux.
x i .i i » Le roi Charles avoit pafïe le commencement de
&MauÎ!°n ie ce*Te année 868. à Auxerre , où de concert avec le
I f p f f iN roiLoüis * °n ^rere’ ^ avoit afiemblé des évêques
au mois de Février, pour examiner quelques quefi
rions touchant l’affaire du roi Lothaire. Le jour des
cendres troifiéme de Mars , il étpit à faint Denis en
France, où il demeuroit fouvent depuis qu’il s’étoit
aproprié cette abbaye. Car l’abbé Louis fils de Ro-
u ' trude fille de Charlemagne , étant mort au mois de
Janvier 867. le roi Charles fon coufin , retint cette
abbaye pour lui : faifant gouverner l’interieur par
le prévôt, le doyen & le treforier ; & faire le fervice
de guerre, par le maire ou majordome. Pendant ce
même carême de l’année 868. il fit apporter au mo-
naftere des Foliés les reliques de fàint Maur , . tirées de
Glanfeuil par la crainte des Normans.
L iv r e C in q u a n t e -i in ie ' m e . 19 7 ~
Le monaftere de Glanfeuil fondé par faint Maur An. 868.
Vers le milieu du fixiéme flécle, fubfifta dans fa Sup, liv. Viu,
fplendeur environ deux cens ans. Mais le roi Pépin
l’ayant donné à un nommé Gaidulfe de Ravenne ; le6up^°^
celui-ci traita fi mal les moines, que de plus de cent
il les reduifit à quatorze ; qu’il chafla encore, 8c mit à
leur place cinq pauvres clercs, pour faire l’office.
Il détruifit les lieux réguliers & les églifes mêmes,
brûla & diflipa tous les titres, & après fà mort, te
comte d’Angers & d’autres s’emparèrent des terres de
ce monaftere. Du temps de Loüis le Débonnaire, un
comte nommé Roricon & fà- femme Bilechilde ,
ayant réfolude quitter le monde , entreprirent de rétablir
cette maifbn, aidez par Lambert moine de
Marmoutier, par Jacob abbé de Comeri-, & par In-
gelbert abbé de fàint Pierre des Folles prés de Paris. B g SSi ¡ f i *'•'
Ce dernier monaftere fut fondé en 6 3 8. parBh-
degifile archidiacre de Paris au lieu nommé1 le camp
des Bagaudes, certaine fa ¿lion qui s’éleva dans les
Gaules fous Mamien & Diocletien. Gomme en bas mIS8a-.
ILatin 011 nommoit un champ- FoJJatuw, ce lieu fut
nommé le foifé ou les fofïèz. Il eft à deux lieuës de
Paris, dans une peninfiile agréable , formée par la
riviere de Marne. L’archidiacre l’ayant obtenu d’il
roi Clovis fécond, y fonda un monaftere dédié à
là1 fàinte Vierge 8c à fàint Pierre, dont le premier
abbé fur fàint Babolen, que l’églife de Pâtis honore
le vingt-fixiéme de Juin. En 84 jy Gauslin fils ou neveu
de Roricon, & premier abbé de Glanfeuil, dè-
puis le retabliflement, transfera les reliques de fàint
Maur d’un lieu de l’églife à l’autre ; & trouva une
Bb iij