
AiN. 88a.
FuU. 882
tenf. 882.
JSertin.
H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
v e r , fe retirèrent à Mayence avec les corps faints St
les trefors de leurs églifes.
Au commencement de l’an 88i. la mort de Louis
roi de Germanie , aïant fait revenir les troupes qu’il
avoit envoïées contre les Normans : ils coururent
les païs d’Ardenne , entrèrent le jour de l’Epiphanie
au monaftere de Prom ; & après quelque fejo.ur
le laifferent en feu. Ils achevèrent de brûler le refte
jufques à Coblcnts ; attaquèrent T re v e s , Sc aïant
tué une partie des habitans & chaffé le refte, s’en
rendirent maîtres le cinquième jour d’Avril , qui
étoit le Jeudi faint. Ils y féjournerent jufques au jour
de Pâques ; Sc aïant ruiné tous les environs, ils brûlèrent
Treves Sc marchèrent à Metz. Vala ou Va -
lon qui en écoit évêque , s’avança contre eux imprudemment
avec peu de troupes, Sc fut tué dans
. le combat ; mais les Normans fans aller plus loin,
retournèrent avec un grand butin. En Neuftrie ils
avoient brûlé tous les monafteres d’Artois Sc de
Cambrefis, pris Moufon Sc une partie du diocéfe
de Reims. L’empereur Charles étant venu d’Italie
marcha contre eux , Sc les aftiégea dans le camp où
ils s’étoient retranchez près du Rhin ; mais il fe contenta
de faire avec eux un traité. Il donna la Frife
Sc d’autres terres à Godefroi un de leurs rois, qui
fe fit baptifer avec les liens ; & contenta l’autre roi
nommé Sigefroy, par une grande fomme d’argent,
tirée du trefor de faint Eftienne de Metz Sc d’autres
lieux faints ; laiiTant à Hugues fils du roi Lothaire la
joiiiiTance des biens de l’évêché de Metz, pendant la
vacance du iîége.
L i v r e c i n q j j a n t e -t r o i s i e ’m e . 533
Celui de Reims ayant yaqué quelque temps après
la mort d’Hincmar , on fit courir le b ruit, que le
clergé Sc le peuple avoient élû un archevêque , fans
attendre qu’on leur eût envoyé un évêque vifiteur
fuivant les canons ; Sc cette calomnie étoit venue
jufques aux oreilles du roi. Pour s’en juftifier , le
clergé de Reims écrivit à Hildebolde évêque de
SoiiTons Sc aux autres fuffragans une lettre , où ils.
déclarent : qu’ils n’ont point fait d’éleéfion Sc n’en
feront point, que le roi ne leur ait envoie un vifiteur.
La lettre eft datée du cinquième de Février ,
& fouferite par les chanoines de N. Dame , qui eft
la cathédrale , les moines de faint Remy , les chanoines
de faint Balle & de faint Thierry ,;les moines
d’Orbais Sc plufieurs vaifaux laïques. On élut enfin
Sc on ordonna archevêque de Reims Foulques homme
très-noble, qui ayant été dès l ’enfance élevé
parmi les chanoines , en fut. ciré par le roi Charles
le Chauve , Sc depuis écoit demeuré au fervice des
rois. Etant archevêque , il envoïa fa profeffion de
foi au pape Marin Sc en reçût le pallium. Il lui
écrivit auffi , pour obtenir la confirmation.des privilèges
de l’églife de Reims 4 Sc pour lui recommander
le roi Carloman : faifanc fouvenir le pape qu’ils
s’étoient vûs à Rome , quand Foulques y avoit accompagné
l’empereur Charles, qui doit être Charles
le Chauve.
Au mois de Mars de l’année fuivante 884. le jeune
roi Carloman tint un parlement à Verneüil fur
Oife , où on fit un capitulaire de quatorze articles,
pour tâcher d’arrêter le cours des pillages qui al-
X x x iij
A N. 884.
, X L I .
Foulques arche»
ycque de Reims.
Toni. 8. cone'%
p. 8 7 1 .
Flod. IV. htfts
6. c, 1 . c. 4 .
X L II .
Capiculaire de
Carloman.
Tom. cap. 183.