
An. 9 12 .
Cang. C. P. I.
1 1 . p. 1 10 .
X L V I I I .
Lettre de Nicolas
le miftique.
Tom. 9. conc. p.
116 4 .
jip.Bar. tom* II
append*
6 6 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . ^
Enfin dans les chaleurs de la canicule, ayant bû avec
excès à ion dîner, il alla joüer a la paume, 8c fut
frappé d’un mal qui lui fit jetter beaucoup de fang
par le nez 8c par l’urette , & mourut deux jours
après, le dimanche feptiéme de Juin ? 1 2. Le jeune
Conftantin âgé de fept ans fut donc reconnu leul
empereur. On le nomme Porphyrogenete , à caufè
d’un appartement du palais deC. P. où les impératrices
faifoient leurs couches, & qui étoit en dedans
tout revêtu de porphire. Conftantin régna fept
ans lous la conduite de Zoé fà mere, 8c de fept tuteurs
que ion oncle Alexandre luiavoit donne, 8c dont le
premier étoit le patriarche Nicolas.
Ce prélat écrivit au pape une lettre, où il raconte
le quatrième mariage de l’empereur Léon ,
8c la perfecution qu’il fouffrit en cette occafion 1
puis il fe plaint de la dureté des légats du pape Ser-
gius. Ils fembloient, dit-il, n’être venus de Rome que
pour nous déclarer la guerre ; mais puiiqu ils s attri-
buoient la primauté dans l’églifè, ils devoient s informer
foigneufement de toute 1 affaire, 8c en faire
leur rapport au pape, au lieu de confentir à la con-'
damnation de ceux qui n avoient encouru 1 indignation
du prince, qu en deteftant 1 incontinence.
Encore n’eft-il pas fi merveilleux que deux ou trois
hommes fèfoient laifïèz îurprendre 3 mais qui peut
fouffrir que les prélats d’Occident ayent confirmé
cette injufte condamnation par leur fuffrage , fans
connoifïânce de cauie ? On fe fèrt, a ce que j apprends
, du prétexte de difpenfe ; comme fi par dif-
penfe on pouvoit violer les canons 8c autoriferla
L iv r e C in q u â n t e -q u a t r ie ’m e . 6 6 1
débauche. La difpenfe, fi je ne me trompe , fè pro-
pofe d’imiter la mifèricorde de Dieu, 8c tend la
main au pecheur, pour le relever ; mais elle ne lui
permet pas de demeurer dans le péché , où il eft
tombé. Peut-être, dira-t’on encore, qu’il s’agit d’un
mariage, 8c non d’un concubinage. Appelle-t’on
mariage la conjonction impure avec une quatrième
femme ? pourquoi donc les canons chaflent-ils de
Péglife ceux qui tombent dans cette faute ? pourquoi
la traitent-ils d’incontinence brutale , & qui excede
les bornes de l’humanité ? Mais c’eft l’ufàge des Romains
3 car on le dit, je ne fçai fi c’eft pour jvous loüer
ou pour vous blâmer. On dit que chez vous on permet
de prendre une quatrième, une cinquième, une
fixiéme femme , 8c ainfi à l’infini jufques au tombeau
; 8c que vous alléguez cette parole de l’apôtre
: Il vaut mieux fè marier que brûler ; mais il ,
ne permet pas exprefïement les fécondes noces qu’aux
femmes, à caufe de la foiblefle du fèxe. Nicolas
apporte un paifage du pape Clement, qui condamne
les quatrièmes noces, mais il eft tiré d’un ouvrage
apocryphe.
Il montre enfuite que les princes n’ont point de
privilège au-deflus des particuliers, en matière de péché
; puis il ajoute : Je ne dis pas ceci pour vous obliger
à condamner la mémoire de l’empereur, ou de
vôtre predecefïeur Sergius. Ils font tous deux fortis
de ce monde, pour être prefentez au tribunal du
iouverain juge. L ’empereur toutefois avant que de
mourir, reconnut fa faute avec larmes ; il demanda
pardon à Dieu , & je fus des premiers à l’y exhorter
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