
16 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
An 8^ci hion par aucune neceffité, ni à la fuggeftion de per-
ipnne , mais de fa franche volonté ,8c pour fon fa-
lut. Enfuite les évêques s’adreffant au roi le conj ure-,
rent par de grands fermens, de déclarer s’il n’avoic
ufé ni de perfuafion ni de menaces, pour obliger la
reine à s ’accufer fauifement. Il en fit le ferment, 8c
protefta qu’il aurait toujours caché ce mal, fans la
diffamation publique,qui 1"avoit répandu,principalement
en Bourgogne, 8c en Italie, 8c que ce motif
lui avoit fait approuver le jugement qui avoit été
fa i t , quoiqu’il en fçûtl’injuftice. C’eft l’épreuve de
l’eau chaude où Thietberge avoit été juftifiée.
Les évêques s’adrefferent enfuite à elle, 8c la conjurèrent
au nom de Dieu 8c fous peine de damnation
éternelle ,detje fe pas charger d’un crime faux,
lui promettant leur protedfion contre quiconque
lui voudroit faire violence ; 8c l’avertiffant qu’après
qu’ils auraient rendu leur jugement, elle ne ferait
plus reçue à reclamer contre. Elle demeura ferme
dans fa confeffion , 8c les évêques prononcèrent
qu’elle devoit faire penitence publique. C ’eft ce que
portent les aétes de cette affemblée, mais la fuite de
l’hiftoirefera voir quelle créance ils méritent,
Am.Btrtin, , £ n exécution de ce jugement la reine Thietberge
. fut renfermée dans un monaftere; mais craignant de
plus mauvais effets de la haïne du roi fon mari,elle en
fortit la même année; 8c s’enfuit auprès de fon frere
i®»i. tpift. « pjygert, dans le roïaume de Charles. Delà elle en-
cmc. p. ¡94. yo'ja des députez au pape N icolas, ppnr fe plaindre
du jugement rendupontre elle , par les évêques ; 8c
u-t- ‘H- JLothaire y envoïa de fon coté Theutgaud archevêque
L i v r e c i n q u a n t i e’m e ; 17 ________ *
que de Treves 8c Hatton évêque de V erdun, Aavec An. K
une lettre de créance au nom de tous les eveques
de fon royaume; portant qu’ils n’avoient rien prononcé
définitivement, mais feulement impofe penitence
àThietberge fur fa confeffion publique. Ainfi
ils prioient le pape de ne point le laiffer prévenir
1 • a J p . Baron, an, contre Lothaire. On peut aufli rapporter au meme J6£
tems une lettre que ce prince écrivit au p3pe ,
conjointement avec le roi Louis fon oncle. Elle eft
extrêmement foumife. Les deux rois s’y plaignent
de Charles le Chauve, qui nonobftant tous les traitez
faits avec eux, ne penfoit qu’à envahir leurs états;
-8c exhortent le pape à venir en France a 1 exemple
de fes prédeceffeurs, pour le retenir par la crainte
des cenfures. vn.
Avant que de partir pour Rome, Theutgaud 8c s. Aioa ac
Hatton aflifterent à un concile nombreux, quife Tom. 8. cone»
tint à Toufi dans le diocefe de Toul. Il y eut des t‘ 701<
évêques de quatorze provinces : favoir L yon,
Roiien, Tours, Sens, Vienne, Arles, Befançon ,
Mayence, Cologne, Treves, Reims, Bourges, Bour-
deaux8cNarbonne. Douze archevêques y affifterent,
il n’y manquoit que ceux d’Arles 8c de Maience; 8c
il paroît en tout dans les fouferi prions cinquante-fept
évêques.
L’archevêque de Bourges étoit Rodulfe ou Raoul a s . ss. b « .
■ , , a , . 0 . A R tom. i . f . i j » . fils d’un comte de Cahors du meme nom, qui l engageant
dans la.clericature l’an 813. lui donna une
terre en Limoufin ; 8c c’eft le premier exemple que je
fâche de ticre patrimonial pour un clerc. ^ ^ t
Adon archevêque deVienne eft encore plus fa- za.
Tome XI. C