
2$o H i s t o ir e E c c l e s ia s t iq u e .
»-------— Si deux tomboient, on auroit recours aux trois au-
,An. 869. (-res. s’jj en tomboit trois, on iroitaùx deux.' Siqua-
5 * Nov. tre tomboient, celle qui refteroit rappelleroit tout
le corps de l’églifc. Maintenant le monde entier étant
-d’accord, vous n’ayez point d’cxcuie.
Les deux parties étant de retour, on lut dans le
concile la réponfe de Théodore, puis les légats firent
lire le décret du pape Nicolas touchant les ima-
tuf.i l.k.iî. ges. C’eft le dernier du concile de 8 6 3. Enfuite l’empereur
dit aux légats : Il y en a encore quelques autres
de la même opinion que Crithin 3 s’il plaît au con-
. c ile , ils entreront ; & 011 leur demandera s’ils veulent
embraiTer la foi orthodoxe. Elie légat de Jeru-
falem dit: il eft difficile de tirer de l’erreur ceux
qui y lont engagez depuis long-tems, comme vous
avez vû en Théodore Crithin, toutes fois qu’ils entrent
comme vous l’ordonnez. On fit entrer Nicetas
clerc, Théophile ScTheophane laïques, de les légats
du pape Leur dirent : Anachematifez-vous l’herefie
des Iconoclaftes, & profeiTez-vous la foi catholique
? Ils répondirent tous trois : Nous avons été
trompez par les difeours malicieux des impies, &
nous avons été dans l’erreur ; mais voyant aujourd’hui
l’union de ce iaint concile, nous méprifons
Fherefie des Iconoclaftes, 8c nous anathematiions
quiconque n’adore pas les fàintes images; Et enluite
chacun d’eux monta fur un tribunal élevé, & ana-
thematiià l’herefie des Iconoclaftes & fes chefs, ert-
tr’autres Théodore Crithin, L’empereur les appella
l’iin après l’autre, les baiià & 'les félicita de leur retour
à l’églife. Les légats remercièrent l’empereur
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de les avoir ramenez : puis on lut au nom du concile
un anathême folemnel contre les Iconoclaftes, contre
leur faux concile & contre leurs chefs. On répéta
les anathêmes contre Photius, 8c on prononça de
fuite les acclamations de louanges, pour terminer la
feifion.
Le concile fut interrompu trois mois entiers,
c’eft-à-dire, pendant tout le refte de cette année, &
le mois de Janvier de la fuivante. Enfin le douzième
de Février 870. on tint la neuvième feifion , qui fut
bien plus nombreufe que les précédentes. L ’empereur
n’y étoit pas: mais on y vit pour la première fois
Jofeph archidiacre d’Alexandrie &c légat du patriarche
Michel. Le patrice Bahanesfit l’ouverture de l’action,
en difant aux légats : Le légat du patriarche
d’Alexandrie eft venu, & c’eft fans doute par la vo-
lontéde Dieu. Qu’en ordonnez-vous ? Les légats du
pape dirent : Nous l’avons vû, nous lui avons parlé,
& nous avons été fatisfaits de fes difeours : toutefois
il faut, fuivant les canons, que fa lettre de créance
foit lûë dans le concile , afin qu’il foit mis comme
nous au nombre des légats des chaires patriarcales.
Un fecretaire de l’empereur lut donc la lettre de Michel
patriarche d’Alexandrie à l’empereur Bafile où
il difoit en fubftance :
Nous délirions depuis long-tems d’écrire à votre
majefté, fi nous n’avions été retenus par la crainte
des infidèles : maintenant, grâces à Dieu, nous avons
même reçu ordre de le faire. Car celui qui commande
en Paleftine, à Tiberiade & à T y r , nous a mandé
ces jours-ci, qu’il a reçu une lettre de vous, par la-
Tome X I . . N n
A n. 870.
ï-2 , Février,
p . 1 1 0 8 .
XLÏ.
Neuvième &Ç*
fion. Légat d’A-%
lexandrie.
p. 1 1 1 0 . D*