
_________ 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
_ leéture.AuiIidevint-ilIeplusfçavanthomme,non
feulement de fon fiécle , mais des précedens. il fça-
voit la grammaire, la poëcique, la rhétorique, la
pbilofophie,la medecineôc toutes les foiences profanes
: mais il n’avoit pas négligé la fcience ccclefiafti-
que ; 8e quand il fe vit en place il s’y rendit très-fça-
vant. Il étoitpur laïque, 8c avoitdeux grandes charges
à la cour, étant protofpataire 8e protafecretis,
c ’eft-à-dir-e , premier écuyer 8e premier fecretaire.
m a . p. i!SS. D ‘ailleurs fi écoit fçhifmàtique, attaché au parti de
Grégoire Afbeftas évêque de Syracufe en Sicile ,
dépofé pour fes crimes.
IT)gio'XLTlI‘ Dès le tems que S. Ignace fut élevé au fiége de
C. P. fi connoifloit fi bien Grégoire qu’il ne voulut
point qu’il affiftât à fon ordination : refufant de
communiquer avec lui, j ufques à ce qu’il eût examiné
fa caufe à loifir. Cette conduite ne fut pas approuvée
de tout le monde; & Grégoire en fut tellement
irrité , qu’il jetca les cierges qu’il tenoit à fes mains
pour la cérémonie de l’ordination d’Ignace, & commença
à le charger publiquement d’injures, 8c adiré
que c’étoit un loup 8e non un pafteur, qui entroit
dans l’églife. Pierre é.vêque de Sardis , Eulampius
d ’Apamée 8c quelques-uns du clergé de C. P. prirent
le parti de Grégoire 8e firent fchifme contre Ignace :
qui elTaya pendant les onze ans de fon pontificat de
mener Grégoire , n’épargnant ni les paroles ni les
bienfaits : mais ce fut inutilement,
j Grégoire alloit dans toutes les maifons des grands
médire d’Ignace, jufques à l’accufer de n’être pas
chrétien.Il étoit principalement eftimé dePhotiusôe
L i v r é c i n q ü a n t i e ’m e 7
de fes parens, qui le regardoient comme un grand g
hommedeDieu. Enfin Ignace le jugea dans un concile
tenu au plus tard l’an 8 54. & le dépofa de l’épif- moi. e{. 6.f.
copat. Grégoire Se ceux de fon parti envoyèrent à efi ^
Rome porter leur plainte au papeLeonIV. quiécri-- »•cmt.p. i4°o.
v it à Ignace,le priant d’envoïer quelqu’un pour l’in-
ftruire de cette affaire. Ignace ÿ envoïa le moine
Lazare confeffeur fous lesdconoclaftes ; qui cônnoif-
foit parfaitement cequiconcernoit Grégoire. Toutefois
Léon différa de le condamner ; 8e Benoît III.
fonfuceeffeur en ufa de même ; quoique Grégoire
eût encore envoyé à Rome de fon tems. Ce n’eft Nic. ef. l v .p.
pas que le pape Benoît ne trouvât Grégoire fuffifam-
ment convaincu; mais il fe contenta de le déclarer m?- “ ■ f*
fiufpens > & il n’y eut pointa Rome de jugement définitif
contre lui. T el etoit Grégoire Afbeffas.
Comme Photius n’avoit point été élu pour remplir Mnriip ^ u
lefiégedeC.P.parlesévêques félonies canons,mais i.cme.p.i}ss.
par la feule autorité de Bardas; tous les évêques le re-
jetterenc d’abord, 8e en élurent trois autres d’un
commun confentement. Ils perfifterent plufieurs
jours dans cette réfolution : enfin on les gagna tous
petit à petit, excepté cinq, entre lefquels étoit Mé-
trophane métropolitain de Smyrne. Encore ces cinq
voyant que la multitude des évêques avoir cede,
fe rendirent aulfi , à condition que Photius donne-
roit un écrit de fa main, par lequel ^renonçant au
fchifme, il embrafferoit la communion d’Ignace : le
reconnoiffant pour patriarche légitimé , 8c promettant
de ne jamais lui riem reprocher , ni recevoir
ceux qui voudroient l’accufer : au contraire de l’ho