
LUI.
Eglife d’Allemagne.
*
Supl. Regin.
Herman. Chr•
Adam.e. 4 6,
¿ 7 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
ifle. Si ce n’eft que l’on dife que ce peuple ait change
de nom avec le tems, comme plufieurs autres
Avec cette lettre on en trouve une que l’on croit
être du même auteur, fur cette queftion. Pourquoi
maintenant, c’eft à-dire de fon tems, on ne dédie
point d’églifes en l’honneur des faints de l’ancien
teftament, comme du nouveau. C ’e ft, dit-il, qu’il
eft difficile ou même impofllble de trouver de leurs
reliques, fans lefquellesonn’apas accoutumé de bâtir
ou de confacrer des églifes; outre que nous ne fa-
vons pas les jours de leur mort ou de leur martyre.
C’étoitla Germanie qui étoitla plus expoféeaux
ravages des Hongrois. L ’an g n . ils pillèrent fans
reiîftance la Franconie 8c la Turinge : l’année fui-
vante ils ravagèrent l’Allemagne,c’eft- à-dire le haut
R h in , ôc il y en eut grand nombre de tuez fur la
rivière d’In , par les Allemans 8c les Bavarois. En
91 j. ils défolerent toute l’Allemagne par le fe r 8c
par le feu, coururent la Turinge 8c la Saxe, 8c v in rent
en 916. au monaftere de Fulde. L'année fui-
vante par l’Allemagne 8c l’Alface ils penetrerent
jufques en Lorraine.
A Brème ils brûlèrent les églifes, maflacrerent les
prêtres au pied des autels, tuerent ou emmenerenc
en captivité le clergé pêle-mêle avec le peuple. Ils
brifoient les croix, 8c s'en moquoient ; mais tout
d’un coup il s’éleva une tempête^qui enlevant des
éclats de bois des toits des églifes demi brûlées, les
lançoient au vifage des barbares, enforte qu’ils fe
précipitoient dans le fleuve, ou tomboient entre les
mains des citoyens. Ce qui fut regardé comme un
L i v r e c inqu ante - q u a t r i e ’me; 67 t
miracle. Renoüârd avoit fuccedé à Hoger dans le
fiége de Brème, qu’il ne tint pas un an; 8c étanc
mort en 9 1 6. eut pour fucceffeur Unni, qui gouverna
cette églife dix-huit ans. On dit qu’à la mort de À47’
Renoüârd le peuple 8c le clergé avoit élû pour évêque
Leidradeprevôt de l’egliiede Brème, qui allant
à la cour faire confirmer fon éledion, mena avec
lui Unni, comme fon chapelain. Mais le roi Conrad,
méprifant la bonne mine de Leidrade, donna
le bâton paftoral au petit Unni, qui étoit derrière.
Il reçût le pallium du pape Jean X. fa vertu le fit
aimer 8c refpeder du roi Conrad 8c de Henri fon
fucceifeur. L’églife de Danemarc fouftrit alors une
violente perfécution de la part du roi Gourm, homme
très-cruel, qui entreprit d’abolir le Chriftianif-
me, chafla les prêtres de fes états, ôc en fit mourir
plufieurs par les tourmens.'
Vers le même tems mourut faintRatbod évêque
d’U tre d , un desornemens de l’églife de Germanie.
Sa mere lui donna ce nom, à caufe de Ratbod duc
de Frife, dont elle étoit arriéré petite fille; 8c le
donna à elever à fon frere Gonthier archevêque de
Cologne, mais les difgraces qui arrivèrent à ce prélat,
obligèrent le jeune Ratbod à le quitter, 8c de
s’attacher à la cour de Charles le Chauve, 8c enfuite
de Louis le Begue ; non pour faire fortune, mais pour
profiter dès bonnes études, qui fe faifoient à cette
cour, fous la conduite du philofophe Manno, qui
enfuite, comme l’on croit, fe retira au monaftere
de faint Claude. Entre fes difciples on remarque
Eftienne, depuis évêque de Tongres, Mancion ds