
A n .
Ep. .
Tont, éo4.
p. io f.'
Conc.
.part* 1. c.
330 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
~~ pour le lire après la féance : mais on ne lui en parla
7 ’ point depuis, & il ne crut point raifonnable de don-
h h «»■ ner une f0ufcription à fon luffragant.
Hincmar de Laon aïant ainli fatisfaic au roi &
à fon oncle, reftoit à concerner Normand & les au-
¿.?.6o4. très particuliers, qui fe plaignoient de lui. Il convint
d’en paifer par l’avis de trois évêques désignez
par fon oncle, Aétard de Teroiiàne, Ragenelme
de Tournay , & Jean de Cambray. Ils avoienc déjà
jugé quelques articles paifiblement en prefence au
roi ; entr’autres, que la terre de Poiiilli feroic rendue
à Normand : quand Hincmar de Laon ne trouvant
pas fon compte à cet arbitrage, avant l’écheance
des délais accordez pour les autres articles, fe retira
fecretement d’Attigni pendant la nuit, fans que l’a ffaire
fût terminée : Le fécond jour de Juillet, il en-
■voïa par un de fes diacres un écrit à fon oncle, 011 i f
•■/j. ¡si- difoic - : Vous fçavez que j’ai déjà été appeUé deux
fois par le pape Adrien, & que dès l’annee paflee à
Verbcrie, j’ai demandé la permillion d’aller à Rome,
comme je viens encore de la demander à Attigny.
C ’eft pourquoi je vous conjure de m’obtenir du roi
cette permillion , d’accomplir mon voeu & d’obéir
au pape : autrement fçachez que je ne puis vous obéir
contre fes ordres.
Hincmar de Reims ne lui fit point de réponfe
■ s. m,ais l1 e roi* l1u*i 1d emand1a 1d e reveni• r ; & i*l1 l1u*i é/ cr•ivit,
s’excufant fur ce qu’aïant la fièvre , il n’ofoit s’expo-
fer au foleil ; & perfiftant à demander permillion
d’aller à Rome. Le roi lui manda en prefence des
évêques; qu’il étoit étonnant, qu’il pût allei*à Rome
L i v re c in q u an t e -d eu x ie ’m e . 331
& ne pût le venir trouver. Ainli finit le concile
d’Attigni ; & Hincmar de Laon vit le roi au mois de
Septembre luivant & plufieurs fois enfuite , fans lui
plus parler de fon voïage de Rome. Mais il écrivit
au pape des plaintes contre le roi Charles & contre
l’archevêque fon oncle : fe joignant au prince Car-
loman , qui envoïa implorer le fecours du pape contre
fon pere.
Dans l’écrit de cinquante cinq chapitres d’Hincmar
de Reims, il y a quelques articles remarquables.
Voici comme il reprefente les droits d’un archevêque.
J ’ai droit de vous appeller au concile & de
vous juger, fi vous manquez à y venir fans excufe légitime
exprimée dans une lettre, que vous devez
m’envoïer par un de vos confrères. C ’eft à moi à choi-
fir dans toute ma province le lieu du concile. Si on
veut vous accufer, c’eft à moi que votre accufateur
doit s’adreifer. C’eft à moi à vous donner des juges ,
ou à approuver ceux que vous aurez choifis. Si on
ordonne un évêque dans la province de Reims fans
mon confentement, il ne fera point évêque ; & fi
vous ou deux autres avec vous, vous oppofez à l’avis
commun des autres évêques : mon avis foutenu
du plus grand nombre l’emportera ; & c’eft à moi
dans la province à donner l’autorité aux ordinations,
& aux autres affaires ccclefiaftiques.
Si un évêque meurt, c’eft à moi de marquer un
vifiteur pour l’églife vacante ; & d’ordonner l’élection
: fi les voix font partagées, c’eft à moi de choi-
fir le plus digne fujet, & de l’examiner avant l’ordination,
Vous l’ordonnerez avec moi , comme les
T t ij
A n . 870.
v.
Droits des archevêques.
Cap. 6. p. 407.