
A n 88 T £h eonvaincriez patriarche ? Théodore nia qu’il en
‘ fçût rien. Ils firent leur rapport de cet interrogatoire
à l’empereur , qui entra dans une fiirieufe colere, de
n’avoir point de preuve fuffifante contre Photius. Il
fit fouetter violemment Santabaren , & l’envoïa en
exil à Athènes : enfuite lui fit crever les yeux, & le
relégua en Natolic. Mais plufieurs années après il le
rappella a G. P. & lui donna une penfion fur une
églife. Il y vécut encore long-temps, 8c ne mourut
que fous le regne de Conftanrin & de fa mere Zoé ,
c ’eft-à-dire , près l’an j u ,
. L1JL. Cependant l’empereur Léon aïant reçu la lettre Lettre de Stllicn , 1 _ n . r , g S ! r T
au pape.
Tom. 8. conc.p.
du pape bltienne adreflee a Ion pere , appella Sty-
iien métropolitain de Neocefarée dans l’Euphratefie,
furnommé Mapa, & tous les autres évêques, abbez
& clercs, que Photius avoit perfecutez, 8c leur dit :
Je n’oblige plus perfonne , comme vous voïez , à
communiquer avec Photius, puifque je l’ai chafTéi
au contraire je vous prie de vous réunir au patriarche
mon frere, afin qu’il n’y ait qu’un troupeau.
Mais comme il a été ordonné diacre par Photius, iï
“vous ne voulez pas faire cette réunion , fans l'autorité
des Romains, par qui Photius a été dépofé ; venez,
en voïons à Rome, & écrivons enfemble au
pape , pour lui demander difpenfe 8c abiolution ,
en faveur de ceux que Photius a ordonnez. L ’empereur
écrivit donc au pape , & Stylien en même
■temps, au nom de tous les évêques., les-clercs & les
p. 339». tom-9- moines -, & nous avons cette lettre. Stylien y ra-
•corttc nettement & fuccintement toute lniftoire du
fehifme deThotius, commençantâ la condamnation
de
L i v r e c i n q u a n t e -t r o i s i e ’m e . 573
de Grégoire de Syracufe, qu’il ditpofitivement avoir “ — -------
été confirmé par le pape Léon IV. 8c par Benoift fon N‘
fucceifeur : mais il en faut plûtôt croire les lettres du
pape Nicolas, que j’ai fuivies : Stylien dit avoir été av.l.».j.
de ceux qui s’oppoferent dès le commencement à l’in-
trufion de Photius, & n’avoir jamais depuis communiqué
avec lui. Il l’accufe d’avoir procuré la mort
d’Ignace , par le moyen de quelques feelerats ; ôc de
s’être fait mettre en poifeifion de leglife à main armée.
Nos confrères, d i t - i l , celebroient les faints
Jnyfteres-à fainte Sophie : mais le voïant entrer impudemment
dans le fan&uaire , ils laiiTerent la liturgie
imparfaite 8c s’enfuirent.
Et enfuite : Comme il vit que plufièurs ne vou- ?■ ho».
Joient point lé recevoir fans le confentement du
iïége de R om e , il s’adreffa à Paul 8c Eugene , que
le pape Jean avoit envoïez au patriarche Ignace,
pour l’affaire de Bulgarie -, 8c par fes prefens & les
menaces de l’empereur , il les obligea à dire publiquement
qu’ils étoient venus pour anathematifer
Ignace 8c déclarer Photius patriarche. De plus, il
écrivit des lettres au nom d’Ignace 8c de fes confre-
re s , par lefquelles il prioit le pape de recevoir Pho-
■tius, 8c elles furent cnvoïées à Rome. C ’eft pourquoi
le prêtre Pierre étant venu à C. P. déclara avec Paul
&. Eugène que Photius avoit été reçu par le faint fié-
ge. Et enfuite : Or comme nous fçavons que c’cft
,vou$ qui devez nous redreffer & nous regler, nous
vous prions d’avoir pitié d’un peuple , qui n’a pas
,reçu fans une raifon plaufible Tordinaûon de Pho-
jtius, mais fur l’autorité de vos légats : premièrement
Terne X I . A a a a