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condamné les innocens fans examiner, ôc renverfé
A N. 879. toutes les loix ecclefiaftiques & civiles > C’eft pour
19■ Noy. cela que les faints fiéges d’Orient en ont caifé & ana-
thematifé les aéles.
Après que l’on eut achevé de lire l’inftruftion , le
concile dit : Nous voïons que vous avez.fuivi en
tout l’inftru£tion du pape ; un fi grand pontife devoit
avoir de tels légats. Nicetas métropolitain de
Smyrne dit : Dieu vous a fait trouver les chofes en
tel état, que fi quelqu’un vouloit aller contre l’ordre
de Dieu, & l’inftruétion du pape, il n’en auroit
pas de prétexte. Les légats du pape dirent : Le pro-
Jerem. 1. 7. phète dit : Tu iras par tout où je t’envoïerai. Nous
ne fommes venus que pour accomplir la volonté de
Dieu ôc du pape. Le concile dit : Nous voïons clairement
que vous l’accompliifez. Photius dit : C ’eft
la volonté de Dieu, qui eft defcendu du c ie l, & a
pris notre nature, pour reconcilier à fon pere le genre
humain. Vous voïez que tout concourt à la volonté
du pape, ôc que rien n’y refifte. Les légats dirent :
C ’eft notre devoir de nous réünir à votre églife par
nos combats ôc nos travaux. C ’eft pour cela que nous
avons fouffert tant de fatigues dans le voïage : mais
c’eft par leurs travaux, que les faints ont plûà Jefus-
Chrift. Photius dit : Aufli Dieu vous réferve de grandes
récompenfcs dans fon roïaume. Le cardinal Pierre
dit: Voici les foufcriptions des évêques, pour montrer
comme ils ont été d’accord de recevoir le très-
faint patriarche Photius avec toute l’églife Romaine.
On lut les foufcriptions, qui étoient au bag de l’mf-
truétion des légats : puis le cardinal Pierre demanda fi
L i v r e c i n q u a n t e - t r o i s i e ’ m e . 4 7 9
le concile en étoit content. Le concile dit, qu’oüi, ------------ *
& principalement des foufcriptions: Ôc on finit la -A-1*- 879.
fellion par les acclamations ordinaires. 14. Dec.
La quatrième fut tenue le jeudi vingt-quatrié- x v i i .
me de Décembre, veille de Noël, dans la grande lef'
fale fecrete, où avoit été tenuë la première feilïon. Bevmg.f.xtxi
Pierre diacre ôc protonotaire, dit : Le métropolitain
de Martyropolis vient d’arriver de la part du patriarche
d’Antioche, dont il eft légat ; il apporte aufti des
lettres du patriarche de Jerufalem ; ôc il eft à la porte.
On le fit entrer. Il fe nommoit Bafile, ôc dit, qu’il m s .
apportoit des lettres de Theodofe patriarche d’Antioche
, ôc d’Elie nouveau patriarche de Jerufalem :
ajoutant, que ni l’un ni l’autre n’avoit jamais eu part
à ce qui s’étoit fait contre Photius. On lût la lettre
du patriarche d’Antioche à Photius, qui contenoit
en fubftance les mêmes chofes que les précédentes ;
entr’autres la condamnation de Thomas de Beryte
ôc d’Elie, qui font traitez de faux légats. Après que
le concile eut donné fon approbation à cette lettre ,
on lût celle du nouveau patriarche de Jerufalem à
Photius, dont la fubftance étoit encore la même, &
elle fut de même approuvée par le concile, qui ajoû-
ta : Nous fçavions bien que les fiéges d’Orient avoient
toûjours reconnu Photius. Elie légat de Jerufalem
dit : Ce confentement vient du ciel. Les Sarrafins
mêmes ont envoie à Photius ; les uns pour demander
l’inftru&ion, les autres pour demander le baptême,
& fe foumettre à l’empereur.
Le cardinal Pierre dit : Deux patrices, qui s’étoient
féparez de Photius, font revenus aujourd’hui, de