
A n . 871.
C . 9 -
f. IÎJ4.
X V .
Tranflation d’Ac-
juard de Nantes. p. 1658,
354 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .-
fa contumace, l’archevêque , par ordre du concile ,
demanda les avis.
Harduic archevêque de Befançon opina le premier
Sc dit : Notre frere Hincmar évêque de Laon ,
étant convaincu par fes paroles & fes écrits, Si par
des témoins dignes de foi , d’avoir allume des fedi-
tions : eft jugé par les canons digne de dépofition ,
fauf en tout le jugement du faint fiége. Frotaire de
Bourdeaux infifta fur le parjure Si la défobéiifance
au roi. Vulfade de Bourges, fur les calomnies contre
le roi portées à Rome ; & ainfi chacun des évêques
appuïa fur quelque crime en particulier, & tous conclurent
à la dépofition. Hincmar de Reims, comme
prelidënt au concile, opina le dernier , & prononça jv
la fentence, la lifant fur un écrit. Elle fut fouferite
par les vingt-un évêques prefens, puis par lés députez
de huit évêques abfens, Si par huit autres eccle-
fîaftiques.
Le concile écrivit au pape Adrien une lettre fyno-
dale, en lui envoïant les aéfes, dont il demande la
confirmation : ou que du moins , fi le pape veut que
la caufe foit encore jugée , elle foie renvoïée fur les
lieux, Si qu’Hincmar de Laon demeure cependant
excommunié. Proteftant que fi le pape calfe leur jugement,
ils ne fe mêleront plus de la conduite de cet
évêque. A la fin ils recommandent au pape A ¿fard
de Nantes, élu archevêque de Tours, qu’ils lui en-
voïoient porter les aéfes du concile. La lettre eft
dattée du fixiéme de Septembre 871.
Hincmar de R e im s écrivit auffi fa lettre particulière,,
ou il commence par l’affaire d’Aétard, Si dit
L i v r e c i n q u a n t e -d e u x i e ’m e . 337
au pape : J ’en ai pris foin, comme vous me l’aviez or- ^
donné ; Si parce qu’il étoit chaifé de fon fiége par les
Normands Si les Bretons : je lui ai permis, du con-
fentement de mes fuffragans Si du roi, de faire les
fonélions épifcopales dans une églife vacance de ma
province. C ’étoit celle deTeroüane. Mais il ne pou-
voit en être évêque titulaire, parce que ce qui refte
des biens .de l’églife de Nantes, eft trop éloigné de
notre province ; Si qu’il ne pouvoit pas reguliere-
ment appartenir à deux provinces. Maintenant qu’il
eft demandé par le clergé & le peuple de l’églife métropolitaine
de Tours, en laquelle il a été baptifé ,
tonfuré Si élevé par tous les degrez , jufques à l’épif-
copat’ : nous vous l’envoïons pour l’ordonner archevêque
titulaire de cette églife ; à condition qu’après
fa mort, fon fucceifeur fera ordonné, fuivant les
réglés, par les évêques de la province, fur leleétion
du clergé & du peuple.
Il vient enfuite à Hincmar de Laon ; & après avoir
relevé fa mauvaife conduite & les efforts inutiles
qu’il a faits pour le corriger : il déclare, qu’il ne veut
plus s’en mêler, ni le regarder comme fon fuffragant.
J ’aimerois mieux, dit-il, perdre un oei l , un pied , ou
une main , que de difputer davantage avec lui, fans
aucune utilité. Il eft temps que je cherche le repos,
& que je fonge.à finir ma vie en paix. Enfin il rend
compte au pape de l’affaire d’un curé de fon diocéfè
nommé Trifinge , qui étant yvre, avoit bleffé un
homme à deffein de le tuer. Hincmar de Reims l’a-
voit dépofé , Si le coupable avoit été fe plaindre au
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