
4 4 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
~ ~ confrere 8c un prélat vencrable : non feulement il
7 ' les rétablifloit, mais les faifoit paifer à un plus grand
liège. Il y en eut qu’il dépofaainfi & rétablit pluiîeurs
fois. Pluiîeurs demeurèrent attachez au concile général
3 qui l’avoit condamné, & refuferent conf-
tammcnt fa communion. Il effara de les intimider -,
ôc ceux qui ne fe rendirent p as, il les livra à fon
beau-frerê Léon Catacale, qu’il a voit fait capitaine
des gardes. C ’étoit le plus cruel de tous les hommes.
Il en fit mourir plufieurs, qui demeurèrent fermes
jufques à la fin ; & plufieurs cederent à la violence
destourmens. Ce que Photius affeéàoit le plus, c’étoit
de dépofer les évêques qu’Ignace avoit ordonnez, &
de rétablir ceux qu’il avoit dépofez. Mais comme
l’empereur ne l’approuvoit paS", il voulut ordonner
denouveau ceux qu’Ignace avoit ordonnez -, Se voïant
que cette propofition faifoit horreur, il acheta des
palliums, des "étoles Si les autres marques du facer-
doce , qu’il leur donnoit, Si faifoit fecretement fur
eux les prières de l’ordination. Ce qu’il accordoit
comme une grâce ; Si pour toutes celles qu’il faifoit,
il exigeoit des fermens Si des promefles par écrit d’être
toujours attachez à lui.
V it a. I g n . p. 115=3. Il ôta par force à Euphemien le fiége d’Euchaïte
» ef en jsJatolié, pour le donner à Théodore Santabaren,
qui le trouvoit à fa bienféance. Il ôta même aux métropoles
voifines tous les évêchez que Théodore
voulut, pour les lui do nner, Si le nomma proto-
throne , c’eft-à-dire évêquS du premier fiége dépendant
de C. P. le faifant affeoir auprès de lui. Il força
Nicephore métropolitain de Nicée à renoncer à fon
L i v r e c i n q j j a n t e - t r o i s i e ’me. 44 7
fiége, Si fe contenter de gouverner un hôpital ; Si ----------------
mit à Nicée Amphiloque de C y ziq u e, qui étant " n . 87?.
mort peu après, il mit à fa place Grégoire de Syra-
cufe. Celui-ci mourut auifi bien tôt ; Si Photius lui
fit une oraifon funebre, où il le comparoit auxperes
de l’églife les plus illuftres.
Peu de temps après le rétabliiTement de Photius, 8c
la même année 875). l’empereur Bafile perdit C onftantin
fon fils aîné, qu’il avoit frit couronner empereur
dès la première année de fon regne. Ce prince
fut emporté^en peu de jours par une fièvre violente,
n’étant qu’à la fleur de fon âge ; Si Photius pour ap-
paifer la douleur extrême de l’empereur, ofa. bien
mettre Conftantin au nombre des faints, Si confa-
crer en fon honneur des églifes Si des monafteres.
On dit même que Santabaren avoit fait paroître à
l’empereur comme il marchoit dans un bois, un fantôme
à cheval Si revêtu d’or, qu’il prit pour fon fils
ConftantinScl’embraffa, après quoi il difparut. Mais «»>«». i r J
les catholiques regardèrent cette mort comme une *'*7’
punition divine du rappel de Photius : auflï- bien que
la perte de la grande ville de Syracufe, capitale de
Sicile, qui fut prife par les Mufulmans d’Afrique ,
le peuple emmené captif, les églifes brûlées, la ville
entièrement ruinée, de forte qu’elle ne s’eft jamais
bien relevée depuis.
Ceux qui ne vouloient point reconnoître Photius nf. styüa. }.
alleguoient entr’autres raifons, que le pape n avoit
point confenti à fon rétabliiTement. Pour répondre
a ce reproche 8c tromper les plus fimples , il gagna
les deux légats, que le pape Jean avoit envoïez à