
„ 7° H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
¡. voulu fe rendre accufaceur contre lui; 8c quand il
l'auroit fait, il n’y auroic perfonnc pour le défendre.
Nous trouvons fort mauvais que vous l’ayez
dépofé 8c enfermé au préjudice de fon appel au
S. fiége, comme il paroît par vos propres a ¿tes. Vous
dites , que fuivant les loix des empereurs, Rothade
n etoic point recevable en fon appel: mais quand
les loix font contraires aux canons, ils doivent l’emporter.
Or les appellations au faint fiége font établies
par le concile de Sardique ; & il fuffit que
1 appellant prétende avoir bonne caufe quand il ne
1 auroic pas en effet. Le pape fe plaint enfuite de ce
qu’on a ordonné un évêque en la place de Rorha-
de, 8c ajoûte les mêmes menaces qu’il avoir faites
a Hincmar; puis il dit : Si vous continuez dans la
defobéïffance, nous relèverons Rothade de votre
condamnation, 8c vous condamnerons vous-mêmes
en plein concile. Nous défendrons jufqu’à la mort
les privilèges de notre fiége, 8c vous y avez vous-
même interêts.Car que favez-vous s’il n’arrivera pas
demain à quelqu’un de vous ce qui arrive aujourd’hui
à Rothade t 8c en ce cas à qui aurez-vous recours
?
Il s’exeufe enfuite fur l’affaire de Baudouin ; puis
venant à celle de Lothaire, il d it : Vous pourez
voir ce que nous en avons jugé par les lettres 8c les
inftru&ions dont nous avons chargé Rodoalde 8c
Jean nos légats. Vous y verrez que nous n’avons rien
plus à coeur, que de faire abfolument ceffer ce fean-
dafe. Enforte que fi Lothaire n’obéît pas a cette
fois, nous le retrancherons de l’églife. Et pour de-
L t V R E c I NQU A N T I e ’me, - *¡ \
fabufer les fimples, il eft bon que vous faffiez part ^ TT"""
à tous vos confrères de ce que nous penfons fur ce
fujet, 8c que vous en inftruifiez le peuple publiquement
dans vos églifes. Quant au concile que vous
propofez, nous ne pouvons en délibérer, qu’après
que nos légats feront revenus, 8cnous auront rapporté
ce qu’ils ont fait.
Le pape écrivit auffi par Odon à Hincmar, mê- l8-
lant fes reproches de marque d’eftime, 8c le renvoyant
à la lettre précédente: Vous deviez, dit- il,
ayant examiné tant de fois Rothade, honorer la mémoire
de faint Pierre; en nous écrivant; 8c attendre
notre jugement, quand même Rothade n’eût pas
appellé. Et enfuite: Vous nous demandez la confirmation
des privilèges de votre églife, 8c vous
voulez affoiblir les nôtres, autant qu’il eft en vous.
En effet cette même année 863;. Hincmar obtint
du pape la confirmation des prérogatives de fa mé-_
tropole, 8c du concile de Soiffons, tenu le vingt- Tom¡ g. ííW<v
quatrième d’Avril 853.oùfonordination fut jugée *■
canonique. '
Le roi Charles 8c les évêques de fon confeil,
avoient été choquez de la lettre du pape en faveur
de Baudouin, rendue par les légats à Soiffons. Ils
croyoient que le pape n’avoir pas du l’abfoudre
de leur excommunication, 8c trouvoient qu’il parloir
au roi en termes trop impérieux. Le pape s’en
exeufa par la lettre dont il chargea Odon pour le
roi. Nous n’avons point, dit-il, délié Baudouin de Eí¡j¡. I f c
1 anatheme, 8c ne l’avons point reçu à notre communion.
Nous avons détefté fon crime, & pris part à