
À N. 878,
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LII.
Plainte d’Hinc-
paar de Laon.
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4 3 1 H t S T O IR e E ç c l E S I À ST I QJJlf;
riiez, ceux que vous avez anathématifé ; & nous recé-i
vrons ceux que vous recevrez, après qu’ils auront fa-
tisfait félon les réglés. Mais nous avons tous dans nos
églifes de femblables maux à déplorer. C ’eft pourquoi
nous vous fupplions en toute humilité de nous
feeourir, & de nous preferire comment nous devons
agir contre ceux qui pillent nos églifes : afinqu’ap-
puïez de votre autorité, nous & nos fucceffeurs foïoiis
plus forts, pour leur refifter & lespunir.
Le pape reçut cet aéte agréablement & de fes propres
mains : & de fa part en donna un aux évêques,
portant excommunication contre les ufurpateurs des
biens ccclefialtiques en général,s’ils ne lesreftituoient
dans le premier jour de Novembre: s’ils demeuroient
opiniâtres , ils feroient anathématifez -, Jk s’ils m ou-
roient dans leur peché,privésdelafepulture ecclefiaf-
tique. Énfuiteonprefcnta au pape À au conciledeux
plaintes, l’une contre l’archevêque H incm ar , l’autre
contre Ratfred évêque d'A vignon, à qui Valfred
éyêque d ’Ufez prefent au-concile, difputoit la jurif-
diétïon d’une paroiffe. Comme levêque d’Avignon
étoit ab fen t, on ne paffa pas outre à fon égard : mais
le pape renvoïa l’affaire aux archevêques d’Arles & de
N arbonne leurs métropolitains , pour la juger fur
lés lieux, avec un nom brecom petantd’é vêques. !
Ce fut Hincmar de Laon qui prefenta la plainte
contre fon oncle ; & il y parloit ainfi , s’adreilant
au pape:: L’archevêque de Reims m’a appcjlé au concile
de D o u zi, pour répondre fur certains chçfs.
Comme j’y allois en diligence , je fus à mi-chemin
feparé de tnes ouailles par des gens armez , dépouillé
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de tous mes biens, & conduit ainfi jufquesà Douzi.
Le roi Charles y étoit déjà, tenant à fa main un écrit,
où il m’accufoit de parjure , parce que j’avois envoïé
à Rome fans fa permilfion ; & prétendoit que je l’y
avois accufé. L’archevêque m’ordonna d’y répondre :
je dis que j’étois prêt à répondre fur les chefs pour
lefqucls il m’avoit mandé ; & comme il me preffoit
de répondre à l’accufation du roi, je rem ontrai, que
fuivant lés canons, un homme dépouillé & retenu à
main armée, n’eft point obligé de répondre. J ’ajoû-
tai qu’il m'étoit fufpeét, & même mon ennemi déclaré
, c’eft pourquoi j’appellois au faint fiége, tant
de l’accufation du roi, que de la vexation de l’archevêque.
Je lus des autoritez du pape Jules & du pape
Félix, touchant les appellations des évêques, & je
nie profternai, pour en demander l’execution. J ’avois
même des lettres du pape , que je venois de recevoir
, où il m’ordonnoit de venir inCeffamment :
mais tout cela ne me fervit de rien , & l’archevêque
prononça contre moi une fentence de dépofition.
Les autres évêques pleuroient & gémiffoient, car je
ne m’étois attiré l’averfion d’aucun. Ils lifoientà regret
la fentence que l’archevêque leur avoit nus entre
les mains, Si ajoutèrent à la fin : Sauf en tour le jugement
du faint fiége. Enfuite on tn’a envoïé en
e x il, où on m’a gardé & quelquefois mis aux fers»
A u bout d’environ deux ans, on m’a Ôte la vûë ;
auili-tôt que j’ai été libre , je fuis venu me prefenter
devant vous, vous fuppliant de m éjuger fuivant les
canons. On donna un délai à l’archevêque de Rheims,
•pour répondre à cette plainte..
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A n . 878.