
H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .’
celle qui eft adreflée à tous les évêques de Gaule,. 8¿
où le pape parle ainihCe que vous dites eft abfurde,
que Rothade après avoir appelle au faint fiege ait
changé delangage, pourfeioûmettre de nouveau a
vôtre jugement. Quand il l’auroit fa it , vous deviez
le redreffer, Sc lui apprendre qu’on n’appelle point
d’un juge fuperieur à un inférieur. Mais encore
qu’il n'eût pas appelle au faint fiege , vous n’avez
dû en aucune maniere dépofer un évêquefans nôtre
participation, au préjudice de tant de decretales de
nos prédeceiTeurs. Car fi c’eft parleur jugement que
les. écrits des autres do&eurs (ont approuvez , ou rejetiez,
combien plus doit-on refpeêber ce qu’ils ont
écrit eux-mêmes, pour décider fur la doètrine eu la
difeipline ? Quelques-uns de vous difent, que ces decretales
ne font point dans le code des canons. Cependant
quand ils les trouvent favorables à leurs intentions,
ils s’en fervent fan-sdiftintftion, & ne les
rejettent que pour diminuer la pui(Tance du faint fiege
Que s’il faut rejetter les decretales des anciens papes,
parce qu’elles ne font pas dans le code dès canons;
il faut donc rejetter, les écrits de faint Grégoire
& des autres peres, ôimême les fainces écritures.
Enfuite il prouve par l’autorité de faint Léon Sc
de faint Gelafe, que Ton doit recevoir généralement
toutes les décretales des papes.
il ajoute tvous dites que les jugemeus des évêques*
ne font pas des caufes majeures : nous ibûtenons
quelles, font d’autant plus grandes, que les évêques
tiennent un plus grand rang dans Téglife. ils y lonc
kspremiers, ilsen font les colonnes, ils font les chefs
L i v r e c î i n q j u a n t i e ’m e ; î>3 g
Sc les pafteurs du troupeau. Cet eloge delà dignité
épifcopale eft remarquable en la bouche d’un pape fi
jaloux de la fienne, il continuë:Direz-vous qu il n y
a que les affaires dès métropolitains qui foient des
caufcs majeures ? mais ils ne font pas d un autre ordre
que les évêques, & nous n’exigeons pas des témoins
ou des juges d’ autre qualité pour les uns que
pour les autres. Ç eft pourquoi nous voulons que les
caufes des uns ÔC des autres nous fotènt refervées. Et
enfuite fe trouvera t-il quelqu un a(iez deraifonna-
b le, pour dire que l'on doive conferver à toucesles
eglifes leurs privilèges, Sc que la feule églile Romaine
doive perdre les liens Ml conclut en leur ordonnant
de recevoir Rothade & le rétablir.^
Ces décretales que le pape Nicolas foûtient avec
tant de chaleur, font celles de lacolleétion d’ifidore
Mercator , dont j'ai parlé en fon lieu , qui font au-
iourd’hui reconnuës pour fauffes.lleft vrai qu’elles
écabliffentnettement, que Teseveques ne peuvent Amc.ef.e-j.
être jugez definicivement que par le faint fiege. il ^
eft vrai encore, que de n’être pas dans le corps des
canons , n’étoic pas une raifon fuiHfante pour les rejetter.
Mais il falloir examiner fi elles étoienc véritablement
des papes donc elles portoient les noms,
Sc c’eft ce que l’ignorance de la critique ne permet-
toit pas alors. Dans le fonds, les évêques de Fran-
ceavoienr raifon , & le lecteur peotvoir par tout ce
qu’ila lû jufques ici dans cette hiftoire , s’il y avoir
un autre tribunal ordinaire pour juger les évêques
que le concile de la province. m,.ePiJi.iS.&
Arfene fut encore charge de quelques autres let - ibi Sirm•
M iij