
A n . 879.
xi.
Affaire d'Italie.
Xp. j 09.
Xp. I*?.
4 6 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ,
de Vienne, le quinzième d’Oétobre 879. oùs’affem-
blerent vingt-trois évêques, dont les diocéfes font
voir l'étendue de ce roïaume. Entr’eux , il y avoit
iix archevêques, Otram de Vienne, Aurelien de
Lion , Teutran de Tarantaife, Robert d’Aix , R o f-
tain d’Arles, Theodoric de Befançon : les autres
étoient leurs fuffragans. Il refte trois aétes de ce concile
, le décret d'éleétion, la lettre au roi &c fa ré-
ponfe. Le décret porte , que depuis la mort du r o i,
c’eft-à-dire, de Louis-le-Begue ; le peuple manquant
de prote&eur, les évêques & les nobles ont jetté les
yeux fur le prince Bofon, comme le plus capable de
les défendre , par l’autorité qu’il a eue fous l’empereur
Charles & le roi Louis, & l’affeétion du pape
Jean , qui le traite comme fon fils : c’eft pourquoi ils
l’ont élu & confacré roi, malgré fa réfiftance. La lettre
eft pour lui demander fon confentement, &c lui
en marquer les conditions, c’eft-à-dire, les devoirs
d’un bon roi; & Ia réponfeeftl'acceptation de Bofon,
quoiqu’il iè connoiffe indigne, pour ne pas, dit-il,
refifter à la volonté de Dieu. On voit par ce qui vient
d’être dit , la fincerité de ces adtes.
Le pape s’efforçoit toujours de faire rompre les
traitez des feigneurs d’Italie avec les Sarrafins. Il en
écrivit à Pulcar gouverneur d’Amalfi , lui reprochant
d’avoir reçu dix mille marcs d’argent, pour
défendre les terres de faint Pierre, & lui en demandant
la reftitucion. Mais voïant qu’après plufieurs
monitions les Amalfitains ne vouloient point rompre
l’alliance avec les infidèles, il les déclara excommuniez
, jufques à ce qu’ils obéïffent, par une let-
L l V R E C I N QUA N T E -T RO I S I E ’M E. 4<j r
ère du vingt-quatrième d’Oétobre 879. Mais par une
autre, il leur donne terme jufques au premier de Décembre,
& cette lettre fut auffi envoïéeà Athanafe
évêque de Naples, & à l’évêque de Gaïette, qui
avoient traité comme eux avec les Sarrafins.
Vers le même temps, les habitans de Capouë ohaft
ièrenc leur évêque Landulfe, qui depuis peu avoit
été canoniquement élû, & fon élection approuvée
par le pape : mais il y avoir un puiffant parti contre
lui. Ils élurent à fa place Landenulfe homme
laïque & marié, frere de Pandenulfe leur gouverneur
; & folliciterenc le pape pour le faire facrer.
Léon évêque deTeane Sc Berthier abbé du Mont-
Caffin allèrent à Rome pour s’y oppofer , & prier
le pape de n’y point confentir ; lui rep'refentant que
cette ordination irreguliere cauferoit de grands troubles
à Capouë ; & que ce feu une fois allumé s’é-
tendroit jufques à Rome. Le pape, quoique frappé
de ces remontrances, fe laiffa gagner au mauvais
parti ; & Landenulfe, tout neophyte qu’il étoit, fut
iacré évêque. Les Sarrafins profitant de cette divi-
fion , revinrent piller le païs ; & le pape recon-
noiffant fa faute, & aïant pris cônfeil, fit revenir
Landulfe , & le facra évêque de la vieille Capouë ,
fous le titre de Surique ; paroiffe de cette ville : mettant
Landenulfe dans la nouvelle, & divifa le dio-
céfe entr’eux également. Enfuice Pendenulfe gouverneur
de Capouë, vaffal du pape, le pria de lui
foumettre Gaïette , qui n’obéïffoic alors qu’au pape :
ceque Jean lui accorda. Mais Pandenulfe traita fi mal
les habitans de Gaïette , que Docibilis qui les gou-
Mmïn iij
A n . 879.
Epijt. 117 .
Chr. Ca.jp. 1. e*
41.
Epi/l. to j. zotf*
10 7 .10 8 ,
Ep. 148 .
Chr. Cajf. c. 43.'.