
A s . 874.
X X X .
Concile de Ravenne.
Rub. lib. 5. p•
&4J. to. $ , conc.
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384 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
où des femmes demeurent ; <5c ils ne laiflent pas ces
fonds à l’églife félon les canons, mais à leurs parens
o u i d’autres.Sçachez que je punirai iuivant la fe vérité
des réglés ceux que je trouverai coupables de cet abus.
C ’eft que les prêtres faifoient ces acquittions des é-
pargnes de leurs revenus eccleiiailiques, aux dépens
de l’aumône &c de l’hofpitalité. Enfin il leur défend
de donner des prefens aux patrons, pour obtenir des
cures vacantes Si y mettre leurs diictpies. Vous fça-
vez , dit-il j qu’il n’y a point de fidele dans notre
diocéfe qui veuille quefon églife demeure fans prêtre,
& il n’en peut avoir que par l’ordination de l’évêque:
or je n’ordonnerai point le clerc qu’il me prefentera ,
fi je n’en fuis content : ainfi vous êtes caufe que les
patrons ne cherchent pas de bons clercs. On voit ici
qu’Hincmar n’ordonnoit les prêtres que pour remplir
un titre vacant.
La même année 874. le pape Jean V I I I. vint à
Ravenne , & y tint un concile de foixante & dix
évêques, où il termina un différend entre Urfus duc
de Venife & Pierre patriarche de Grade. Sénateur
évêque de Torcelle étant mort, on élut à fa place
Dominique abbé du monaftere d’Altino : mais le
patriarche Pierre refufa de l’ordonner , parce qu’il
s’étoit lui-même fait eunuque.. Leduc de V en ife ,
qui vouloit que Dominique fût évêque , intimida
tellement le patriarche par fes menaces, qu’il alla a
Rome , &c pria le pape d’examiner l’affaire & la décider
: il revint à Ravenne avec le pape : Hendelmar
patriarche d’Aquilée , s’y rendit aufli & les autres
éyêques de la province. Enfin on accorda à Domi-
L i v r e c i n q t i a n t e - d e u x i e ’m r .
flique les revenus de l’églife de Torcelle. .
L ’empereur Louis I I. mourut l’année fuivante le A n , 876.
dernier ;jour d’Août, après avoir régné près de; vingt xxx.
an s , depuis la mort de fon pere ; & fut enterré à
Milan dans leglife de faint Ambroife. Auffi-tôt r^ rauve cmpt>
que le roi Charles fon oncle en eut appris la non-
velle , il partit de Douzi en Ardenne , &c marcha ««»»/ *7»
en Italie avec tant de diligence , qu’il arriva à R o me
le dix - feptiémç de Décembre : y:é;tant invité
par le pape , qui le reçût avec de grands honneurs
dans l’églife de-faint. Pierre ; 8c le jour de Noël il
Je couronna empereur. Charles offrit de grands prefens
à faint Pierre , 8c on difoît qu*il en avoit auifi
fait beaucoup au pape Jean , : au fenat. & au peuple
Romain.
Cependant Loüis roi de Germanie autre oncle du Met.vuU.
défunt empereur , qui comme l’aîné;, prétendoit
avoir plus de droit a lui fucccder-; entra en. France à
jnain armée, pour obliger Charles à quitter l’Italie}
&C vint jufqucs à Attigni, où il paffa la fête de Noël.
Sur le bruit de fa marche, & avant qu’il fût en
France , les évêques de la province de Reims , consultèrent
Hincmar leur archevêque, comment .ils
dévoient fe conduire en cette occafiotf s car les fcf-
gneurs qui vouloient fe donner à Loüis, d'ifoientque op»f. 9. t„m. * .
Charles les avoit abandonnez. Hincmar écrivit une £ 17<i
grande lettre remplie d’autoritez des peres;,'cmil ço,n- **"
feilla fes fuffragans de demeurer fideles à Charles.:
fans toutefois fe féparer de la communion de Loüis,
mais' en l ’avertiffantde fon devoir touchant la foi des
traitez faits avec fon frere.
Tome X I C ce.