
\~ j 6 H i s - t q i r e E c c l e s i a s t i q u e .
qu’ils ne veulent point ie corriger. Avant que nous
leureuiïions envoyé nos légats, ils nous combloient
de loüanges & relevoient l’autorité du faint iiége:mais
depuis que nous avons condamné leur excès , ils
ont parlé un langage tout contraire , & nous ont
chargez d’injures. Et n’ayant trouvé, grâces à Dieu,
rien de perfonnel à nous reprocher : ils iè font avi-
fez d’attaquer les traditions de nos peres, que jamais
leurs ancêtres n’ont oie reprendre. Or il eft à craindre
, qu’ils ne répandent leurs calomnies dans les autres
parties du monde. Car ils iè vantent déjà d’avoir
envoyé aux patriarches d’Alexandrie , & de Jerufà-
lem, pour les engager à approuver la dépoiltion d’Ignace
& la promotion de Photius. Nous ne craignons
pas leur union , mais nous ferions affligez
de leur perte. Car étant fo us l’oppreflion des Arabes,
ils pourroient fe laiflèr fed.uire, dans Pefperance d’être
protégez par les Grecs.
A la fin le pape ajoute , parlant à Hincmarc en particulier
: Quand vous aurez lû cette lettre , envoyez-
la promptement aux autres archevêques du royaume
de Charles, afin que chacun dans ia province, examine
ces queftions avec fes fuffragans, & nous écrive
leur avis , que vous aurez foin de nous envoyer. La
date eft du dixième des calendes de Novembre in-
diéllon première, c’eft-à-dire , du vingt-troilîéme
d’OTobre 8^7. On voit clairement,.que le pape n’a-
voit point encore de connoiflance du changement
arrivé à C. P. depuis un moi. Il écrivit au roi Charles
, afin qu’il permit aux éyêques de fon royaume ,
dç s’alTembler pour ce fujet ; & écrivit auffl aux évêques
L i v r e c i n q j j a n t e - u n i e ’ m e : 1 7 7
évêques de Germanie fur les entreprifesdes Grecs.
Il écrivit dans le même temps plufieurs lettres en
France, touchant l’affaire du roi Lothaire. Premièrem
ent à Louis roi de Germanie, qui le preffoit de
rétablir T heutgaud & Gonthier dépofez en 864. Le
pape le refufe abfolum eni, 8c reproche à ce roi de
n ’avoir jamais pris intérêt aux maux d e l’Egiife. il
déclare, que quand même ces deux évêques ferojent
penitence, 8c répareraient les maux qu’ils ont faits;
ils ne peuvent jamais efpererderentrer dansleur dignité.
Peu de jours après le pape écrivit au m êm e
roi Loüis en ces termes : Vous nous avez m andé,
que vous avez eu une conférence avec le roi C harles
votre frere. C’étoit à Mets au mois de Juillet de
la même année 867. 8c que le roi Lothaire votre nev
e u , ne s’y étant pas tro u v é, vous lui avez envoyé
le roi Charles avec un évêque de votre royaum e,
pour l’exhorter à obéir à nos ordres. Nous louons
votre charité pour lu i, 8c votre obéiffancc envers
nous; mais nous n’en voyons encore aucun effet,
quelque promefTe qu’il vous ait faite.N on feulement
il ne nous a point envoyé Valdrade , mais comme
elle écoit à Pavie pour v e n iric i,ill’afait retourner
en Gaule. N on feulement il ne traite point la reine
T hietberge comme il doit , 8c comme il a promis
par ferm ent, mais encore il la laiffe dans l’opprobre
8c la pauvreté. Il laiffe vaquer depuis tant de temps
les églifes de Treves 8c de C ologne, au mépris 8C
de nos ordres, 8c des facrez canons. Voilà comme
le roi Lothaire nous obéit.
Et il dit encore, qu’il veut venir à Rome , quoi-
Tome X I. Z
A n . 8 7 7 . vit. Lettres furl’a£
faire de Lothaire,
An.Tuld. 8 6t.
Nie. epifi j 6.
Sup. 1. 1 n. }z .
epijt. ¡ ¡ .
An. Bertin•