
An* 8 66,
IH
73*
Conc, Nie. can.
6 .Su p. liv. x i*
H. l ü .
iMfc. cm». 7 .5 3.
1 3 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
lieudel’ épée fur laquelle ils avoient accoutumé de
faire leurs fermens.
Vous demandez , ajoute-t-il, fi l’on peut ordonner
chez vous un patriarche ? fur quoi nous ne pouvons
rien décider jufques au retour de nos légats „
qui nous rapporteront quelle eft chez vous la quantité
Sc l’union des Chrétiens. Nous vous donnerons-
maintenant un évêque,à qui, lorfque le peuple chrétien
fera augmenté , nous donnerons les privilèges
d’archevêque. Alors il établira des évêques qui auront
recours à lui pour les plus grandes affaires; 8c
après fa mort,lui donneront un fucceffeur,qu’ils con-
facreront, fans qu’ils foient obligez de venir i c i , à
caufe de la longueur du chemin. Mais il ne pourra
coniacrer que le corps de J. C. jufques à ce qu’i l reçoive
du faint fiége le pallium , comme font tous,
les archevêques de Gaules, de Germanie 8c des autres-
pais. Les vrais patriarches font ceux qui gouvernent
les églifes établies par les apocres^c’eft-à-dire, celles
de R om e ,d ’ Alexandrie8c d Antioche. L'évêque de
C. P. 8c celui de Jerufalem en oncle nom , mais non
pas la même autorité. Car l’églife de C. P. n’a été
fondée par aucun apôtre, 8c le concile de Nicée n’en
fait point mention : mais parce que C. P. a été nommée
la nouvelle Rome, ion évêque a été nommé
patriarche par la faveur des princes, plutôt que par
raifon. L’evêque de Jerufalem porte auifi le nom de
patriarche,8c doit être honoré, fuivant une ancienne
coutume autorifée par le concile de Nicée , qui toutefois
referve la dignité de fon métropolitain, 8c ne
le nomme qu’évêque. Au reftele fécond patriarche
L i v r e c i n q o a n t i e ’m e . I Î 9
après celuide Rome eft celui d'Alexandrie. On voit
bien que le pape ne fait ces diftinébions , que pour
diminuer dans l’efprit des Bulgares, l’autorite du
patriarche de C. P. il continue :
Les évêques que nous vous envoïerons, vous por- 77.
terons les réglés de penitence, que vous demandez :
les feculiers ne doivent pas les avoir , 8c nous 7 *
en difons autant du livre de la meffe, c’eft-à-dire ,
du facramentaire ou meffe. Les canons penitenciaux
8c la formule des iacremens , étoient donc encore
unfecret entre les prêtres. Le pape continue : Vous
ne devez point juger des prêtres ou des clercs vous
autres laïques, ni examiner leur vie , vous devez
tout laiffer au jugement des évêques. Les criminels
qui fe réfugient dans les égliies, n'en doivent point
être tirez contre leur g r é , mais il faut leur fauver la
v ie , 8clesfoûmettreà la penitence au jugement de
l’évêque ou du prêtre.
Vous dites qu’il eft venu chez vous des chrétiens
de-divers païs, Grecs, Arméniens, 8c autres qui parlent
différemment félon leurs divers fentimens ; 8c
vous devez favoir quel eft lé pur chriftianifme. La
foi de l’églife Romaine a toujours été fans tâche,
nous vous envoyons nos légats 8c nos écrits, pour
vous e n inftruire, 8c nous ne cefferons point de
vous cultiver comme de nouvelles plantes : mais
aurefte, pourvu qu’on vous enfeigne la vérité , il
ne vous importe de qui elle vienne. Telle eft la re-
ponfe du pape Nicolas aux confultations des Bulgares,
qui tend en général à adoucir leurs moeurs
farouches, ôc leur infpirer l’humanité 8c la charité
S ij
7».
83-
l6 . l 8 . 96,
io£*