
H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
— — - de Rodoalde & deZacaric,& enfuite de Paul & d’Ei£
• gene. Ne permettez pas qu’une multitude innombrable
periiTe avec Photius. C ’eft la coutume de l’églife.'
Le concile de. Calcédoine depoia Dioicore , comme
chef de l’herefie & meurtrier de Flavien : mais il reçut
a penitence ceux qu il avoit ordonnez ou feduits.1
Le fécond concile de Nicee condamna les auteurs
de l’herefie des Iconoclaftes , & reçut à penitence
leurs feétateurs. Vous en devez ufer de même, &
avoir pitié d’un peuple réduit au defefpoir.
g b M B Le P aPe Eftienne aïant reçu cette lettre répondit I
373. Il ne faut pas s’étonner fî vous avez banni de l’églife
le malheureux Photius, qui s’cft joué de la croix de
N . Seigneur. Il veut dire, qu’il a violé fes fermens
& fes foufcriptions accompagnées d’une croix : ce
^suf.i.xiyi.n. qui paifoit pour une efpece de facrilege. Le pape
continue : Nous avons trouvé la lettre deTempereur
fort différente de la vôtre. Car elle porte , que Photius
a embraife la vie iolitaire 8c renoncé au fiege par
écrit : ce qui nous met en incertitude ; puifqu’il y a
grande différence entre renoncer, & être chaifé. Or
comme nous ne pouvons rendre aucun jugemenr fans
une information exadte ; il faut que les deux parties
envoient des évêques , afin que nous puifïions prononcer
ce que Dieu nous donnera. Car l’églife. R o maine
eft le modèle des autres églifes*, 8c fes décrets
doivent demeurer éternellement. Les Orientaux ne
façisfirent que trois ans après l’ordre porté par »cette
lettre.
Leur«?« Foui- Cependant le pape Eftienne écrivit à Foulques
archevêque de Reims, comme avoient fait Marin de
L i v r e c i n q j j a k t é -t r o i s i e ’m e ." j j j
Adrien fes predeceifeurs :,le confolant au milieu de
fes afîliétions, 8c le traitant de frere & d’ami. Foui- A N: 886.
ques de fon côté écrivit au pape une lettre pleine
de remerciement : témoignant qu’il feroit allé lui-
même le v o ir , s’il n’eût été environné de païens* :
mais qu’ils n’étoient qua dix milles de Reims, & a f
iïégeoient Paris. Ce qui montre que cette lettre
étoit au plutôt de l’année 886. Foulques ajoûtoit,que
cette-défolation du roïaume duroit depuis huit ans :
en forte qu’on n’ofoii^s’écarter tant foit peu hors des
châteaux. Il difoit avoir appris, que des méchans
formoient des entreprifes contré' le pape , & qu’il
eût été à fon fecours, s’il lui eût été poifible : affûtant
que lui & toute fa famille étoient fort attachez
au pape, entre autres Guy duc de Spolete fon allié ,
que le pape avoit adopté pour fon fils. Que l’offre
faite par le pape de confirmer les droits de fon égli-
f e , l’attachoit encore plus à lui être fidele avec fes
fuffragans. Que l’égliie de Reims avoit toujours été
honorée par les papes plus que toutes celles des Gaules
, comme en aïant reçu la primatie de S. Pierre ,
qui lui avoit envoie faint Sixte pour premier évêque
; 8c que le pape Hormifda avoit fait faint Remi
fon vicairo-dans les Gaules, ajoutant la confirmation
de fes privilèges accordez par Marin 8c par Adrien ’
I I I . Enfin il prioit le pape de preffer les archevêques
de Sens & de Roiien, pour excommunier Ermenfroy
ufurpateur d’un monaftere fondé par Rampon frere
de Foulques, qui en avoit déjà écrit aux deux papes
precedens. '
Entre plufieurs autres lettres que s’écrivirent le
A a a a ij