
A 88 roicnt; Pa« s n’étoit encore que l’iile qui garde le
nom de cite : on y entroit par deux ponts, le grand
pon t, aujourd hui le pont au change, le petit pont,
qui n’a point changé de nom : chaque pont étoit
gardé en dehors par une tour, & à la place de ces
tours | ont été bâtis depuis les deux châtejets. Les
Normans voulant donc fe rendre, maîtres de la riviere
attaquèrent la tour du-grand pont à plufieurs
repnfes , pendant plus de deux mois : mais ils furent
toujours repouifez par Odon ou Eudes comte de
Paris & Robert fon fre re , levêque Gozlin & fon
neveu l’abbé Ebole qui combattoient en perfonne.
Les Normans cefferent leurs affauts le dernier jour
de Janvier 886. tenant néanmoins toujours la-ville
bloquée jufques à l’année fuivante , où l’empereur
Charles aiant deux fois envoie au fecours de Paris
y vint lui-même avec une grande armée , & fit avec
les Normans.une paix honteufe. Levêque Gozlin
mourut ayant la fin du fiége, & Afchiric lui fucce-
da. Le détail de ce fiége fut incontinent après décrit
en vers latins par Abbon moine de S. Gerf
f e l f j l mam-des-prez , qui y avoit été préfent. Mais'la ru-
deffe de fon ftile le rend très difficile à entendre. Il
y attribue la délivrance de Paris aux faints fes protecteurs
, entre autres fainte Geneviève & S. Germain.
¿ ¡S B B t i P^ cIant,Ce, fléSe 1 Ies Normans ne pouvant avoir
le paüage de la Seine , trouvèrent moyen de traîner
leurs barques par terre plus de deux milles pas, & les
ayant remifes à l’eau au-deffus de Paris, ils remontèrent
la riviere de Seine, entrèrent dans celle d’Yonne
L i v r e c i n q d a n t ï - t r o , i s i e ’m e . 559
& s’arrêtèrent à Sens, qu’ils affiegerent pendant fix
mois, fans le pouvoir prendre. Mais ils ravagèrent ^ Mfff
& brûlèrent une grande partie de la Bourgogne.
Evrard archevêque de Sens mo.urut pendant ce fiége
le premier jour de Février 888. Ce prélat célébré par
fa doCtrine & par fa vertu étoit moine & prévôt de
fainte Colombe, quand il fucceda à Anfegife mort en mmh. h. 6. g
88a. Il eut lui-même pour fucceifeur Vautier beau- AS-t- 4*;«
coup inférieur en mérité, neveu de Vautier évêque
d’Orleans.
Durant ces defordres, on ne lailfa pas de tenir t v -
« * 1 J t • / 1 • / t Conciles de Châ- quelques conciles dans les provinces éloignées de ions & de coio-
-l’Océan. Il y en eut unie dix-huitiéme de May 886. Slr « » . -
à Châlons fur Saône dans l’églife de faint Marcel, ,f9,
pour établir la paix' & regler les autres affaires de
î’églife'i & huit évêques y affifterent, favoir Aure-
lien de Lion, Bernoïn de Vienne, Geilon ou Egiîon
de Langres, Adalgaire d’Auftun , Eftienne de Châlons
, Adalbald de Bellai , Gerauld de Mâcon ,
Ifaac de Valence. Leboïn corévêque de Lion y étoit
auffi : ce qui montre, qu’il y avoit encore des corévê-
ques.
L’année fuivante 887. le premier jour d’Avril on t-
tint un concile à Cologne dans l’églife de S. Pierre ,
du confentement de l’empereur Charles : où fe trouvèrent
Guillebert archevêque de Cologne , Francon
évêque de Tongres, Odilbald d’UtreCt, Vulfelin de
Mimigarneford, qui eft Munfter, & Drogon, qui y
fut ordonné évêque de Minden. Liudbert archevêque
de Mayence & S. Rambert de Hambourg, donnèrent
leur confentement au concile , apparemment