
3 1 2 . H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j e .
tagnes, il s’arrêta au lieu nommé depuis à caufe de
lui Neoteftou. Là il commença à fervir Dieu avec
une nouvelle ferveur : mais après y avoir demeuré
fept ans, il alla à Rome & reçut la benediéàion du
pape avec ordre de prêcher. A fon retour, il réfolut,
pour être utile à pluiîeurs, de n’être plus folitaire,
& commença de bâtir un monaftere, au lieu de fa
retraite. Ce futun renouvellement de la vie monafti-
que dans un pais où elle étoit déchûë. La réputation
du faint s’étendit de tous cotez & lui attira grand
nombre de difciples : plufieurs nobles vinrent fe fou-
mettre à fa conduite, plufieurs lui offrirent leurs
enfans. Il ne relâchoit rien cependant de fes aufteri-
tez, & fo u v en til fe mettoit dans une fontaine pendant
le froid, &c y recitoit tout le pfeautier. On raconte
de lui plufieurs miracles, &i on met fa mort
m 877, le trente-uniéme de Juillet.
L I T R E C I N Q V A N 1 E - D E V X 1E ' M E .
U a n d le pape Adrien eut appris que le roi
Charles, fans s’arrêter à fes défcnfes, s’étoit
poiTeffiondu roïaumede Lothaire:illetrouva
Qmis en
fort mauvais, & lui renvoïa de nouveaux' légats,
chargez de fix lettres de même datte, du cinquième
des calendes de Juillet indiétion treizième, c’eft-à-
dire, du vingt-feptiéme de Juin 870. La première eft
à Charles même, à qui il reproche d’avoir méprifé
fes légats, fans les recevoir comme les rois avoient
accoutumé : c’étoit Paul & Léon envoïez l'année
précédente. Il lui reproche encore d’avoir violé les
fermens par lefquels il avoit promis de ne point
tifurper les roïaumes de fes freres ; & par confé-
quent tous les états de l’empereur Lçthaire, dont
ceux du jeune Lothaire faifoient partie. Enfin de l’avoir
fait au préjudice de l’empereur Louis, héritier
légitime de fon frere : tandis qu’il eft occupé à combattre
les Sarrafins, ennemis du nom Chrétien. Il
conclut en difant : Nous vous enjoignons paternellement,
qu’après cette troifiéme morjition, vous
cefliez d’envahir le roïaume de ce prince : autrement
nous irons nous-mêmes furies lieux , & ferons
ce qui eft de notre miniftere. Enfin, il, lui recommande
fes légats, fçavoir Jean & Pierre évêques-, Ôc
Pierre cardinal, chargez de lui dire de bouche ce
qu’il ne vouloir pas écrire. Il y avoit deux autres
évêques , Vibode & Jean envoïez par l’empereur
A n . 870.
1.
Lettres d’Adrien
contre le roi Charles.
Sup. liv . 1 1 . » .
Hadr, Epi fi. 15.
Bpifi *74