
A n . 88i .
"OXdaXcrXe eIxI.c ommunié.
Qpufe. $i.p. 8u.
j i o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j e .
province de Rheims ; 6c nous le jugerons félon les
canons, comme ufurpateur d’une églife; en forte qu’il
ne fera jamais aucune fonction ecclefiaftique , en
quelque lieu que ce foit de cette province ; 6c que
tous ceux qui auront eu part a fon crime , feront
excommuniez , jufques a ce qu’ils fatisfailent à l’é-
glife.
Enfin 1 intrufion d’Odacre aïant déjà duré plus
d’un an , Hincmar avec les évêques de fa province ,
publia une fentence contre lui, où il dit : Il n’a pas
craint le jugement de Dieu, ni confideré , qu’au
jeudi-faint dernier, plufieurs que l’évêque Odon
avoit mis en penitence publique, font demeurez
fans etre reconciliez, ni recevoir la communion :que
plufieurs n’ont pû recevoir le baptême folemnel, ni
la confirmation. Qu’il eft mort plufieurs curez dans
les paroilTes de la campagne, où plufieurs enfans
ont pu mourir fans baptême ; 6c plufieurs autres
perfonnes fans abfolution , fans extrême-onéfion ,
fans viatique, 6c fans prières folemnelles pour le
repos de leurs ames. Au lieu que l’oeconome de l’é-
g life , doit en conferver les revenus pendant la vacance
: Odacre s’eft emparé par voie de fait & par
la puiflance feculiere, non feulement des revenus,
mais de tous les biens de 1 eglife de Beauvais ; 6c nous
fçavons, que pour obtenir cette dignité, il a donné
de 1 argent 6c d autres chofes, par des perfonnes qui
ne font pas inconnues. C ’eft pourquoi, attendu
qu’il n’eft point clerc de la province de Reims, nous
le déclarons excommunié fuivant les canons ; ôc s’il
demeure dans fa contumace, incapable de faire ja-
L i v r e c i n q u a n t e - t r o i s i e ’m e . j i i
mais aucune fonétion cléricale dans cette, province ,
ni de recevoir la communion, qu a la mort en viatique.
L ’oppofition d’Hincmar eut fon effet, &c Odacre
n’eft point compté entre les évêques de Beauvais.
La liberté dans les éle&.ions des évêques rétablie
par Louis le Débonnaire fubfiftoit encore ; ôc nous
en voïons la pratique en plufieurs ailes du temps,
recüeillis par le pere Sirmond , dont j’eftime important
de faire mention dans cette hiftoire. Premièrement,
fi-tôt qu’un évêque étoit mort, l’églife vacante
envoïoit des députez au métropolitain. On le
voit par une lettre d’Hincmar au roi Charles le
Chauve, où il d it: Trois clercs 6c deux laïques de
l’églife de Senlis font venus me trouver , pour m’avertir
de la mort de notre frere Erpoin, Ôc m’apporter
une requête du clergé 6c du peuple, afin qu’on
leur donne un pafteur félon les réglés. Je leur ai
demandé s’ils avoient ordre de propofer une certaine
perfonne : ils m’ont répondu, qu’ils n’avoient ordre
que de me prier de leur procurer auprès de
vous la liberté ordinaire de l’éleition. Quoique j’euf-
fe appris la mort d’Erpoin, dès le jour précèdent,
je n’ai rien voulu vous en écrire, que je n’euffe reqû
des députez de cette églife , félon la coutume. C ’eft
pourquoi je vous prie de me marquer par vos lettres
celui qui vous plaira d’entre les évêques nos confrères
, afin que je lui envoie mes lettres canoniques ,
pour l’établir vifiteur dans cette ùglife. Il fera faire
l ’éle&ion, dont il m’apportera lui-même, ou m’en-
voïera le décret fouferit de tous ; ôc ce fera moi
ForXmXe XdeIsI I.é lections
d'evêques.
SHp.liv. x lv i . ».
47-T
om. i . conc'.
Gali, ap. tom. 8.
conc. gener. pagi
1866«
» . X.