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trouver nos ennemis au-delà du R h in, 8? a deman-
A n. 910. dé à Henry l’cvêçhé de Tongres. Quelques méçhans
To.y.csnc.j. s’étantauflîécartezdelafidelitéqu'ils nousdevoient,
nous avpns affemblé feize évêques de notre royaume
avec quelques feigneurs ; Ôc ces rebelles ont été
excommuniez. Mais Hilduin communiquant avec
eux, adonne de grandes fommes d’argent à Henry
& aux feigneurs de fa cour aux dépens de l’églife de
Tongres, dont il a pillé les treiors; & a tellement
fait menacer gc intimider Hermand archevêque de
Cologne,qu’il l’a confacré évêque. Car l’archevêque
nous a depuis rapporté en prefence de plufieurs témoins
, que s’il ne l’eût fait, on lui eût fait perdre
la vie Si les biens, Se à toute fa famille. Enfin Hilduin
ayant été cité trois fois par Herman, pour fe
venir défendre devant un concile fur toutes ces ac-
uufations, n’a tenu compte d’y fatisfaire. Tous les
clercs Scleslaïques del’églifedeTongresfefontver
nus plaindre à nous, qu’Hilduin a pillé tous leurs
biens avec fes partifans, enforte qu’il ne leur refte
pas dequoi v iv re , nous priant de faire au plutôt cel-
ferce défordre par votre confeil, 8c de leur donner
pour évêque Richer,qu’ils ont unanimement elû.Le
roi fur tout cela demande aux évêques leurs feçours.
Le parti de Richer porta auffi fa plainte au pape,
To.s.ctm.f. écrivit à l’archevêque de Cologne, le blamanc
d’avoir ordonné Hilduin fans l’ordre du roi,.fans le quel,
dit-on , on ne doit ordonner d’évêque d(ms
aucun diocéfe. Il lui demande de venir à Rome avec
Hilduin 8c Richer àlamy-Odobre, ou au plus tard
au premier d’A v r i l, pour être jugez en ce concile
fuivant
fiiivant les canons. Le pape écrivit en même tems Ân 922"
au roi Charles fur cette affaire. L ’archevêque Her- ^ 8
man envoya la lettre qu’il avoit reçûë du pape à
1 abbé Richer , l’invitant à iè rendre à Rome. Pour
•y iàtisfaire Hilduin & Richer y allèrent, Herman , ,
C ■ . -r .1 1 . r Chr. Lob, c. 19» rut retenu par une maladie ; mais Hilduin évita le chr. mu. 9h.
jugement du pape, qui l’excommunia. Ainfi Richer •
gagna là caule, & fut ordonné évêque par le pape
même, qui'lui donna Je pallium, quoiqu’aucun de
fes predeceffeurs ne l’eût eu. Il revint jdonc prendre
poffeffion de l’évêché de Tongres, où il dilîipa le
parti contraire, & le fit aimer de tout le monde. Il
fut magnifique à orner & à bâtir les terres dépendantes
de l’églilè : mais il négligea la dilcipline mo-
naftique, & rendit vénales toutes les charges ou
obédiences de l’abbaye de Lobes, dont les évêques
de Tongres étoient depuis long-tems en polfeilion.
Ce qui parutd’autant plus extraordinaire, qu’il avoit
été nourri dés l’enfance dans la difeipliné monafti-
que. Il remplit le fiége de'Tongres pendant vingt-
deux ans. Les études neurilîbient alors dans l’abbaye
de Lobes, où les iàvans les plus renommez étoient
Scamin, Theduin & Rathier , le plus eftimé de tous,
mais attaché au parti d’Hilduin, avec lequel il fe
retira en Italie.. -
Cette affaire fut terminée en 9 2 2. & là même an- • xvii.
née 011 tint un concile à Coblents, où affifterent ^??nciIes Ü
1 • / a ■ r - t t H . Coblents & de huit eveques, lavoir Herman areheveque de Colo- Rei™.
gne & Heriger de Mayence, & les évêques de Virf-
bo.urg, de Mindin , d’Ofnabruc , de Vormes., de
Stfaibourg & de Paderbon. Ce concile fut allèmblé
par l’ordre des deux rois Charles de France & Henri
Tome X I . R R r r