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XLV. fondation <3«
;Clugnj,
2 j t H i s t o i r e É c c l ï s ï a s t î q j j «:
puiffans s’emparent des biens de l’églife , commo
s’ils avoient appartenu en propre à l’évêque, quoique
, même en ce cas , ce fut contre toute raifon.
C ’eft pourquoi nous défendons à l’avenir ce facrilè-
g e , par l’autorité de Dieu ôc des faintsqui régnent
avec lui.
Et enfuite le faint fiége nous a fait favoir qu’en
Orient, régnent encore les erreurs 5c les blasfemes
d’un certain Photius, qui dit que le faint Efprit ne
procede pas du Fils, mais feulement du Pere j c’eft
pourquoi nous vous exhortons à étudier dans les
peres 6c dans l’écriture de quoi détruire cette erreur
qui veut renaître.
Ces décrets finiflent par une exhortation gene-
rale, où les évêques difent : Il eft arrivé par notre
négligence , notre ignorance Sc celle de nos confrères
, qu’il fe trouve dans l’églife une multitude
innombrable de perfonnes de tout fexe & de toutes
conditions qui arrivent à la vieilleffe, fans êtreinf-
truits de la foi ; jufqu’à ignorer les paroles du
fymbole 5c de l'oraifon dominicale. Quand il pa-
roîcroit quelque chofe de bon dans leur v ie , comment
peuvent-ils faire de bonnes oeuvres , fans le
fondement de la foi ? Le refte eft un abrégé de la
fo i, 5c une exhortation à fuir le vice 6c à pratiquer
la vertu. En general on voit dans les décr ts de cé
concile beaucoup de fcience ecclefiaftique 5c de
pieté.
On travailloit dès-lors à relever la difeipline mo-
naftiq uefi déchue ; 5c le commencement leplusfen-
fible de ce grand ouvrage, fut la fondation du fa-.
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LlV»-Ë C I NQJl AHT ATRI ê'm I, ¿ J í
meux monaftere de Clugni, Le fondateur fut le A n.
comte Guillaume , nommé auili duc d’Aquitaine
ôc de Berry, fils de Bernard comte d’Auvergne, 5c mm. t. s f>etit-fils d’un autre Bernard comte de Poitiers. Guil-
aume avoit époufé Ingelberge fille de Bofon roi de
Provence, 5c loeur de l’empereur L o ü is , alors dé-
poüillé 5c aveugle, 5c en avoit eu un fils mort en
bas âge. Il explique lui-même les motifs de cette
fondation, dans la charte qui refte encore , où il
parle ainfi :
Tom. $. conc. p.
565. bibl d u ,
p. z.
A iï. f&c, f . f . 78.
Voulant employer utilement pour mon ame les
biens que Dieu m’a donnez, j ’ai cru ne pouvoir
mieux faire que de m’attirer l’amitié defes pauvres ;
5c afin que cette oeuvre foit perpétuelle, entretenir
âm e s dépens une communauté de moines. Je donne
donc pour l’amour de Dieu 5c de notre SauveurJefüs-
Chrift, auxfaintsapôtres faint Pierre 5c faint Paul,
de mon propre domaine la terre de Clugni , fife fur
la riviere de Graune, avec la chapelle qui y eft en
l ’honneur de la fainte Vierge 5c de faint Pierre , 5c
fes dépendances ; le tout fitué dans le comté de
A^âcon ou aux environs. Je le donne pour l’amede
monfeigneur le roi Eude, 5c de mes parens 5c fer-
viteurs, à condition qu’à Clugni on bâtira un monaftere
en l’honneur de faint Pierre 5c de faint
Pau l, pour y aflembler des moines , vivant félon
la réglé de faint Benoift ; 6c que ce foit à jamais un
refuge, pour ceux qui fortant pauvres du fiecle,n'apporteront
avec eux que la bonne volonté.
Ces moines 6c tous ces biens feront fous la puiflan^
ce de l’abbé JBernon, tant qu’il vivra ; mais après fon
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