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A n. 8û8 ’ A près que le pape Adriencut reçu ces lettres, i«s
vît*Hadr { envoyez Grecs rendirent grâces à l'églife Romaine,
888. d’avoir tiré du fchifme l'églife de C. P. puis ils ajoutèrent:
L’empereur Baille ôc le Patriarche Ignace,
après que Photius a été chaifé, ont trouvé un livre
plein de fauffetez contre l’églife Romaine & le pape
Nicolas, qu’ils vous ont envoyé fcellé, pour l’examiner
, & déclarer comme chef de l’églile ce qu’elle
doit croire de ce prétendu concile. Le pape répondit
: Nous voulons bien examiner ce livre, pour en
condamner l'auteur une troifiéme fois. Le métropolitain
étant forti ôc rentré,prefenta le Livre,& le jetta
à terre, en difant : Tu as été maudit à G. P. lois encore
maudit à Rome. Etlefpataire Bafile lefrapant
du pied & d e l’épé e , ajouta, Je crois que Le diable
habite dans cet ouvrage,, pour dire, par la bouche
de Photius,ce qu’il ne peut dire lui-même. Car il contient
une fauffe foufcription de l’empereur Baille
notre maître, après celle de Michel, que Photius
fit fouferire de nuit étant yvre. Pour celle de Baille,
te rétabliiTement d'Ignace fait bien voir qu’elle n’eil
pas de lu i, ôc nous fommes prêts d’en faire ferment.
Mais Photius a pû auiîî -bien contrefaireTailgnature
de Baille, que celle de plufieurs évêques abfens.
Perfonne à C. P. n’a eu connoiflance de ce concile,,
parce qu’en effet il n’a pas été tenu : mais Photius a
pris prétexte de ce qu’à G. P. il y a toujours plufieurs
évêques de la province comme ici à R o m e ôc on,
dit qu’à la place des évêques,, il a fait foufeirè des
citoyens fugitifs de leurs villes, gagnez par argenr.
Delà vient que cesfoufcripcions font de differens ca-
P
L i v r e c t n q u a n t e - u n i e ’me. 21 3 .
raéteres ôc différentes plumes, l’une plus menüë ,
l’autre plus grofïe , pour reprefenter 1 écriture des
vieillards. Vous verrez bien ici la diverfité des écritures
, mais vous ne connoîtrez pas la fraude, fi
vous n’envoyez à C. P. „
Alors le pape donna le livre à examiner pendant x i x .
quelques jours, par des hommesinftruits des deux m°”cile deRo^
langues Grecque ôc Latine: puis du confentement du
fenac Si du peuple, il affembla un concile à faint
Pierre, où l’on entendic les envoyez de C. P. & ori
lut les lettres du pape Nicolas. Enfuite Jean archi-;
diacre de l’églife Romaine, depuis pape, lut un
difeours au nom d’Adrien, où après avoir repre-
fenté les crimes de Photius, & la fermeté du pape
Nicolas à le condamner, il dit: Voyez donc, mes
freres, ce que nous avons à faire , tant fur ce conciliabule
ôc fes a êtes prophanes, qu’à l’égard de ceux
qui y ont fouferit. Dites librement ce que vous pen-
fez. Quant à moi, je fuis prêt à toutfouffrir ôc même
la mort, pour la loi de Dieu, les canons, Les
privilèges du faint fiége, la mémoire ôc les actes du
pape Nicolas mon predecclTeur. Enfuite Gauderic
évêque de Velitre lut au nom du concile une réponse
à ce difeours du pape , par laquelle il eft exhorté
à condamner ce conciliabule tenu à C, P, par
la faétion de Photius, fous le regne de Michel. Le
diacre Marin lut un fécond difeours du pape, où il
dit : Puiique le livre contenant les aétes de ce conciliabule
nous a été apporté par les envoyez du patriarche
& de l’empereur, faut voir ce que nous en
devons faire. Pour moi je fuis d’avis de le jetter au>
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