
10 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
«" effet pour autorifer la dépofition d'Ignace , par la
A N. 859. préfence des Romains. Il écrivit au pape; qu’Ignace
aïant reprefenté qu’il ne pouvoir plus exercer fes
fondions, à caufe de fa vieilleffe 8c de fa mauvaife,
fanté, avoit quitte l’églife de C .P . 8c s’écoit retiré
chez lui dans un monaftere qu’il avoit fondé,où l’empereur,
toute la ville 8c Photius lui-même lui ren-
doient tous les honneurs & les devoirs convenables.
Af. s*r. «n. Nous n’avons pas cette lettre de Photius , mais
*59' i nous en avons une autre au pape Nicolas, qui commence
ainfi : Quand je penfe à la grandeur de l'c-
pifeopat, à la foiblefle humaine & à la mienne en
particulier, 8c combien je me fuis toujours étonné
que l’on pût fe charger de ce joug terrible , je ne
puis exprimer quelle eft ma douleur, de m’y voir engage
moi-même. Et enfuite : Mon prédecefleur
aïant quitté fa dignité , le clergé , les métropolitains
aifemblez, 8c fur tout l’empereur, humain envers
tous les autres, 8c cruel envers moi feul, pouffez
de j e ne fçai quel mouvement, font venus à moi}
8c fans écouter mes exeufes, ni me donner de relâche,
m’ont dit qu’il falloit abfolument me charger
de l’épifcopat. Ainfi nonobftant mes larmes 8c mon
defefpoir, ils m’ont fait violence 8c ont exécuté leur
volonté. Photius met enfuite fa confelfion de foi
entièrement catholique , où il fpecifie les fept conciles
généraux.
Anaji. ¡n ¡¡Ucd. L ’empereur Michel écrivit auffi au pape, 8c en-
voïa une ambaffadedont le chefétoit Arfaber pro-
tofpataire, apparemment l’oncle de Photius, beau-
frere de Bardas. Il étoit accompagné de quatre évê-.
L i v r e C I N Q U A N T I E M E . ’ I l
ques,Methodius métropolitain de Gangres: Samuel ^ g .
évêque de Chones ou Coloffes en Phrygie , à qui '
Photius donna le ticre honoraire d’archevêque :
Théophile métropolitain d’Amorium, 8c Zacarie
de Taormineen Sicile érigée auiïi alors en archevêché
honoraire. Ces ambaifadeurs portèrent de riches
prefens à l’églife de faintPierre,entr’autres une
patene Sc un calice d’or ornez de pierreries.
Vers le même tems 8c l’an 8 59. Louis roi de Ger- J(rv- ;
». . . n 1 1 1 7 1 t* 1J Aliemblee de manie envoïa en Italie Tiothonabbederulde, pour Coblents.
(e juftifier fur le voïage qu’il avoit fait en France xlIX-ir*
l’année précédente , 8c faire approuver fa conduite
par l’empeur Louisfonneveu, 8c par lepapeNicolas.
L’abbé Tiothonfut très-bien reçu, 8crapporta
au roi ionmaîcre des lettres favorables du pape.
L’année fuivante 860. le même roi Louis, Charles
le Chauve ion frere 8c Lothaire leur neveü, s'af-
femblerent à Coblents avec les évêques 8c les fei-
gneursle cinquième de Juin,dans lafallefecretede ^
l’églifedeS. Caflor, fameux monaftere. On commit p.g9%.
. /» • r • - Wiïm z.Ca. p, treize prélats avec trente-trois ieigneurs, pour drel- ||fi
fer le ferment que les princes dévoient fe faire mutuellement,
8c les articles que leurs fujets dévoient
obferver. Ces treize prélats étoient onze évêques 8c
deux abbez: fçavoir Hincmar archevêque deReims,
Gonthier archevêque de Cologne, Altfrid eveque
de Hildesheim Saxon de naiffance , 8c un des prin- s,rm•
cipaux çonfeillers du roi Louis. Salomon eveque de
Confiance, Adventius de M ets, Hatton de Verdun,
Erancon deTongres, Chriflien d’Auxerre, les autres
font moins connus. Le ferment contenoit pro