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femmes, leurs enfans, leurs foldats, 8c leurs chiens:
Comment de tels abbez feront-ils obferver la réglé,
qu’ils ne favent pas même lire ? cependant ils prétendent
juger de la conduite des prêtres 8c des moines.
Nous ordonnons donc , que l’obfervance foit gardée
dans les monafteres fuivant la réglé 8c les canons,
que les abbez foient des religieux inftruits de
la difcipline reguliere, 8c que les moines 8c les re-
ligieufes vivent dans la fobrieté ,1a pieté 8c la fimpli-
c ité , priant pour les rois, pour la paix du royaume
8c la tranquillicé de l’é g lifc , fans en troubler la ju-
rifdi&ion, ni aifeéber les pompes du fiecle. Car on
dit que quelques-uns portent des ornemens, qui
feroient indeeens à des bons laïques ; que non con-
tens des biens communs, ils veulent en avoir en propre
8c faire des gains fordides. Or afin de leur retrancher
tout prctexte d’aller dehors, 8t de commettre de
tels abus, les abbez auront foin de leur fournir félon
la réglé tout le neceifaire , pour la nourriture 8c le
vêtement.
Le concile s’étend enfuite fur le refpeét du aux
perfonnes ecclefiaftiques, les mépris 8cles outrages
aufquels ils étoient alors expofez, 8c le pillage des
biens confacrez à Dieu, puis il ajoute: Il y en a , qui
fur ces biens facrez demandent aux prêtres mêmes
des cens 8t d’autres exactions, des prefens, des repas,
de leur fournir des chevaux ou d’en engraiifer,
quoiqu’ils ne doivent exiger pour ces biens que le
iervice fpirituel. C ’étoit lans doute les patrons, qui
en nommant des curez, leur impofoient ces charges.
Le concile déclare que les biens des églifes , c’eft-
LiVR. 8 é lN Q U A N T S -Q U A T R IE ’ MB.
a*dire les dîmes, les prémices 8c les oblations, font
exemts de tous droits fifeaux 8c feigneuriaux : pour
etre adminiftrez par les prêtres, fous les ordres des
eveques. Nous ne prétendons pas toutefois, ajoûte-
t-il , que les évêques foient maîtres abfolus de ces
biens, au préjudice desfeigneurs, ils n’en ont que
le gouvernement, 8c nous ordonnons à nos prêtres
de rendre à ceux de la feigneurie defquels font les
eglifes , le refpeêt convenable , fans arrogance ,
ni contention. Ils doivent, fans préjudice du mi-
niftere , fe rendre agréables à leurs feigneurs 8c à
leurs paroiffiens, dont les oblations les font vivre,
8c leur rendre avec l’humilité convenable lesfervi-
ces fpirituels, qu’ils devroient rendre gratuitement,
quand même ils n’en recevroient aucun fecours temporel.
On montre enfuite que la dîme doit être
payée de tous les biens, même du trafic 8c de l’induf-
trie.
Le concile condamne en général les rapines 8c les
pillages alors fi frequens ; puis le rapt 8c les mariages
clandeftins : la débauche non feulement dans les
ecclefiaftiques , à qui il défend la fréquentation
des femmes, mais encore dans tous les Chrétiens. Il
condamne les parjures 8c les vains jugemens, pref-
que auifi frequens que les autres paroles : lesinimi-
t ie z , fource des meurtres, qui s’étendoient juiques
fur les evêques. Là on renouvelle l’excommunication
contre les meurtriers de l’oint du feigneur ,
c’eft-à-dire de l’archevêque Foulques. Le concile
ajoute:Cettemauvaifecoûtumes’eft introduite chez
nous, qu’auflï-tôt qu’un évêque eft mort , les plus