
5*6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
c. xo. On rccommandoit aux reclus l’érude de la fainte
écriture, & des auteurs ecclefiaftiques ; pour fe conduire
eux-mêmes, & refifter aux tentations, & pour
<7.24. inftruire ceux qui les venoient confulter. S’ils étoient
deux, ils ne devoient fe pafler qu’en conférence fpi-
■rituelie, & dire leurs coulpes l’un à l’autre. Celui qui
étoit feul fe la difoit à. lui-même, faifant foigneu-
c. 17.18. fement l’examen de fa confcience. L ’auteur déplore
amerement la corruption générale des moeu'rs de fon
temps , l’oubli des maximes de l’évangile, & la tiédeur
des folitaires mêmes, dont le premier foin,
quand ils embraifoient cette profelfion, étoit de s’informer
fi dans le monaftere ils jouiroient d’un grand
repos, & ne manqueraient de rien pour les bcfoins
m Ê de la vie. Il recommande particulièrement l’oraifon
mentale ; & approuve de communier ôi de celebrer
c-i«- la meffe tous les jours, pourvu qu’on y apporte les
difpofitions requifes.
c.j9- Il ordonne le travail des mains, pour remplir les
intervalles de la priere &c de la Ieéture. Après avoir
i. TUf. ut- 7. apporté l’autorité de faint Paul, il ajoute : Si ce faint
'apôtre prêchant l’évangile, ne laiifoit pas de gagner
fa vie par un pénible travail ; de quel front oferoris-
nous manger notre pain .gratuitement, avec des
mains oifives, nous qui ne fommes point chargez
de la prédication, mais feulement du foin de notre
ame ? Or faint Paul n’ufoit pas toujours du droit
de vivre de l’évangile ,a fin d’avoir plus de liberté
de corriger les pecheurs _• car on ne peut reprendre
hardiment ceux dont on reçoit. Quand le folitaire
auroit d’ailleurs de quoi vivre, il doit travailler de
L i v r e c i n q u a î i t e -q u a t e i e ’m e . 597
fies mains pour mortifier fon corps , purifier fon
•coeur, fixer fes penfées, & fe plaire dans fa ce'llule.
Le temps du travail doit être depuis tierce jufques a
none, qui font fix heures entières , ou plus-fi la pauvreté
le demande, Il eft permis toutefois au folitaire
de prendre ce qui lui eft offert volontairement,
foit pour fes befoins, foit pour le donner aux pauvres.
Si le reclus étoit malade, on ouvroit fa. porte pour
l’affifter, mais il ne lui étoit permis de fortir, fous
quelque prétexte que ce fût. Ils pouvoient avoir une
baignoire dans leur cellule, & s’ils étoient prêtres s’y
baigner , quand ils jugeoient à propos: Car on j*»
geoit que cette propreté extérieure étoit convenable
pour approcher des faints myfteres. Au refte cette
réglé eft prefque tirée de celle de faint.Benoît, &
compofée de divers paffages des peres, refpirant par
tout une tendre & folide pieté. >
’ Vers le même temps faint Gerauld comte d’Auril-
lac en Auvergne donna cette terre, pour y fonder
un monaftere t mais, après l’avoir bâti, il étoit en
peine où il trouverait des moines d’une obfervance
régulière. Pour cet effet il envoïa dé jeunes gens
nobles au monaftere de Vabres, ou ils apprirent la
réglé : mais étant revenus fans avoir de maîtres pour
les conduire, ils fe relâchèrent bien-tôt ; même celui
d’entr’eux que Gerauld leur avoit donné pour
fuperieur. Le monaftere de Vabres, aujourd’hui évêché,
avoit été fondé dès l’an 861. par Raimond
comte de Touloufe , en faveur d’un faint abbé
nommé Adalgafe, qui aïant été chaffé par les bar-
F f f f iij
C.40.
C. 41.
C. 48.
C. ult.
c. 0 è
C .S 7-
X X I I .
Saine Gerauld
d'Aurilluc.
S -t' 7-
SS. Ben.f&c.