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» entre les prêtres &les diacres cardinaux de la même
A N. 875. églife. Surquoile concile dit : Cet article eft com-
14.Dec. pris dans le précèdent ; ôc plût à Dieu, que leglife
de C . P. fût affez heureufe, pour avoir toujours les
prêtres ôc les diacres les plus accomplis de tout l’empire
Romain ; afin qu’on ne tirât que d’entr’eux celui
qui doit monter fur le premier fiége : mais fi le temps
n’en fournit pas de tel, il faut le choifir dans toute
l’églife.
Le quatrième article étoit la condamnation des
conciles tenus contre Photius, fous le pape Adrien à
Rome & à C. P. Sur quoi Bafile légat d’Antioche dit :
Aiut.f.uj. Il y a long-temps que le très-faint pape Michel d’Alexandrie
avec fes évêques a condamné ôc anathéma-
tifé tout ce qui a été fait contre le très-faint patriarche
Photius ; & ceux qui reçoivent ces aôtes. Mon
patriarche Theodofe en a fait autant. Cofme légat
d’Alexandrie dit : Le pape d’Alexandrie a déclaré
nettement fon fentiment dans fes lettres, & comme
il charge de toutes fortes de malediôtions ces aéâes,
ôc ceux qui les reçoivent. Elie légat de Jerufalem dit :
J ’anathematife ceux qui ne reçoivent pas Photius
pour patriarche légitime ; comme a fait autrefois le
faint patriarche Theodofe de Jerufalem ; & comme
fait à prefent fon fucceifeur E lie , rejettant pareillement
tout ce qui a été ci-devant fait contre
lu i, principalement les a êtes, où les députez des
Sarrauns ont pris féance , comme juges. Le concile
s’écria : Nous fommes tous de cet avis ; nous le déclarons
tous, nous y applaudiifons. C ’eft cet article
de la lettre du pape Je a n , qui nous fait le plus
L i v r e c i n q u a n t e - t r o i s i e ’m e . 483
de plaifir. Dès devant qu’il l’eût ordonné , nous -------- "
ayions condamné tout ce qui a été dit ou écrit con- N'
tre le patriarche Photius , étant parfaitement unis *** Bcc:
à lui. Le cinquième article étoit , l’excommuni- m s .
cation des fchifmatiques ; c’eft-à-dire , de ceux
qui ne vouloient pas reconnoître Photius ; Ôc
elle ne manqua pas d’être confirmée dans ce con- sevmg L é
cile. 18^ -
A la fin de la felfion, le cardinal Pierre dit : Puif-
que par la grâce de Dieu tous les fcandales font ôtez,
que la vérité examinée eft devenue plus éclatante ,
ôc que la paix ôc la concorde eft rendue à l’églife :
maintenant que l’heure de l’office divin eft venue ,
fi vous le jugez à propos, nous irons tous le célébrer
avec le patriarche Photius. Le concile dit :
Cette propofition eft bonne & agréable à Dieu. Soit
fait félon votre parole. Dieu conferve notre faint
maître , & prolonge fes jours pour le falut de fon
églife..
La cinquième felfion fut tenue l’année fuivante xix.
880. le mardi vingt-fîxiéme de Janvier, au côté droit fi^ lnciuléme feC*
des galeries hautes de la grande églife ; Photius pré-
fidant avec les trois légats du pape , & les trois des
fiéges Orientaux. Ce fut lui qui ouvrit l’aétion, en
chiant : Le fécond concile oecuménique de Nicée ,
tenu fous le pape Adrien, ôc le patriarche Taraife ,
eft reconnu par notre églife pour le feptiéme concile
,& remis.au rang desfix autres. L ’églife Romaine
ôc les fiéges d’Oricnt reçoivent comme nous, les
décrets de ce concile : mais peut-être quelques-uns-
doutent encore , s’il doit être mis au rang des con-
P p p ij