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N i col. epifl. ap.
B37aron, tant. H. p. ?. & tom. 9.
conc. p. 1x64.
Butich. an, p.
484. to. 2.
¿38 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e '.
ferait executée contre ceux qui contraéleroient de
troifiémes noces.
Toutefois i’an 505. vingtième de fon regne, Zoé
étant accouchée d’un fils, il voulut la faire déclarer
fon époufe légitimé. Et premièrement il fut quef-
tion de baptifer l’enfant avec la folemnité ordinaire
, comme fils d’empereur : ce que le patriarche Nicolas
& les autres évêques refuferent de fouffrir : à
moins que l’empereur ne promît de congédier la
mere. Il en fit ferment, & l ’enfant fut baptifé fo-
lemnellement le jour de l ’épiphanie , par le patriarche
, & nommé Conftantin. Mais trois jours après,
Zoé fut introduite dans le palais avec pompe, comme
une impératrice , & les noces célébrées , quoique
fans miniftere de prêtre. Tous les évêques ô£
tout le clergé regardèrent cette entreprife comme un
renverfement de la religion ; & toute la ville en fut
fcandalifée. Le patriarche Nicolas vint trouver l’empereur
, fe jetta à fes pieds, & le pria de refpedter
la dignité impériale , qui eft comme le viiage où la
moindre tache ne fe peut cacher : de fonger qu’il y
avoir au ciel un empereur plus puiflant que lu i, qui
ne manquerait pas de punir un tel crime : que les
princes ne font pas au-delfus des loix , pour fe donner
la liberté de tout faire. Enfin il lui demandoit
les larmes aux yeux , de s’abftenir quelque temps de
cette femme , jufques à ce que l’on fît venir des légats
de Rome & des autres chaires patriarcales, pour
examiner avec les évêques fes fujets, ce qu’il y avoir
à faire.
L ’empereur Léon écrivit en effet au pape Sergius,
L i v r e c i n q u a n t e - q u a t r i e ’ m e . 6 3 ?
à Michel patriarche d'Alexandrie, à Elie patriarche ------
de Jerufalem, & à Simeon patriarche d’Antioche ; ^-N.
les priant de v enir, pour examiner la validité de
fon mariage. Ils fe contentèrent d’y envoïer des légats.
Cependant l’an 906. l’empereur fe fit donner
avec Zoé la benedidtion nuptiale, par un prêtre nomme
Thomas, & la déclara impératrice. Le patriarche
Nicolas dépofa le prêtre , & défendit à l’empereur
l’entrée de l’églife ; de forte qu’il ne venoit
plus que dans la facriftie. Les légats de Rome étant ®
arrivez à C. P. le bruit courut que l’empereur ne
les avoit fait venir que pour confirmer fon mariage.
C ’eft pourquoi le patriarche Nicolas ne les voulut
point voir en public ; mais il propofa à l’empereur
de leur faire tenir enfemble une conférence fecrete
dans le palais, ce que l’empereur refufa. Il gagna par
prefens & par promeiTes une partie des prélats de
fon obéïifance , puis il manda au palais le patriarche
, fous prétexte du feftin folemnel qu’il faifoit
tous les ans à la fête de faint Triphon, le premier
de Février. C ’étoit l’an 90-j. vingt-deuxiémc de fon *«»■ u*
regne.
Le patriarche Nicolas étant donc à ce feftin, l’empereur
& Sainonas, qu’il avoit fait patrice & Ac -
cubiteur , parce qu’il étoit complice de fes crimes ,
le prefferent inftamment d’approuver le mariage de
Zoé ; &i comme il demeura ferme à le refufer , il
fut auifi-tôt enlevé & embarqué , obligé à marcher
à pied dans la neige, & envoie en exil , fans lui
laifTer ni ami , ni valet, ni même un livre pour fa
confolation, & on le garda étroitement. On traita